La conservatrice Angela Merkel peut sereinement consid�rer sa reconduction annonc�e � la chancellerie allemande � l'issue des l�gislatives du 27 septembre, au lendemain du d�bat t�l�vis� avec son rival social-d�mocrate Frank-Walter Steinmeier, selon les commentateurs hier. Tr�s en retard dans les sondages, le vice-chancelier et ministre des Affaires �trang�res du gouvernement de �grande coalition� n'est pas parvenu � vraiment mettre en danger la chanceli�re lors de ce tr�s attendu et unique d�bat, bien que sa performance fut g�n�ralement consid�r�e comme meilleure que pr�vu. A la question �Qui voulezvous comme chancelier ?�, pos�e � la fin de ce d�bat de 90 minutes, 55% des personnes interrog�es ont r�pondu Angela Merkel et 38% Frank- Walter Steinmeier. Dans un autre sondage, 58% des personnes interrog�es ont assur� que Mme Merkel �tait mieux � m�me de diriger le pays, contre 28% pour M. Steinmeier. La presse allemande dans son ensemble relevait surtout la cordialit� des deux principaux candidats, voire la bonne entente affich�e entre des responsables contraints depuis quatre ans de gouverner ensemble et qui pourraient �tre contraints de reconduire la formule apr�s le 27 septembre. �On ne peut pas dire que (le d�bat) a manqu� d'aggressivit�. Mais elle �tait dirig�e contre les pr�sentateurs �, raille ainsi le quotidien lib�ral Frankfurter Allgemeine Zeitung(FAZ). Salaire minimum, sortie du nucl�aire, Afghanistan : aucun grand th�me n'a vraiment permis � l'un des deux de s'imposer. Les deux responsables ont m�me pris soin de souligner le bon travail effectu� ensemble depuis 2005. Certains mettaient cette absence de joute politique sur le compte du format de l'�mission : quatre pr�sentateurs qui posent tour � tour des questions aux deux candidats. �Les organisateurs ont g�ch� les chances d'avoir un vrai duel�, estime ainsi Nils Diederich, politologue � l'Universit� libre de Berlin. �On aurait mieux fait de laisser les candidats discuter entre eux, en les aiguillant sur certains th�mes�. Seul duel t�l�vis� d'une campagne �lectorale jug�e ennuyeuse depuis des semaines, l'�mission n'a d'ailleurs attir� que 14,2 millions de t�l�spectateurs alors que les quatre cha�nes charg�es de la diffusion en attendaient 20 millions. �Oui, nous b�illons�, satire du slogan de la campagne �lectorale du pr�sident am�ricain Barack Obama �Yes we can�, s'�talait en Une du quotidien populaire Bild. Alors quel sera l'impact r�el de ce d�bat sur le r�sultat des l�gislatives dans deux semaines ? Les politologues ne cessent de mettre en avant le grand nombre d'ind�cis. En outre, rappelle Nils Diederich, le chef du gouvernement n'est pas �lu au suffrage universel direct. Les chr�tiens-d�mocrates de Mme Merkel disposent certes d'une avance de 16 points sur les sociaux-d�mocrates mais parviendront- ils comme ils le souhaitent � former une coalition avec les Lib�raux du FDP ? Comme le souligne J�rgen Falter, politologue � l'Universit� de Mayence, interrog� par le Tagesspiegel, le d�bat Merkel-Steinmeier, en s'av�rant �plus un gentil duo qu'un duel� a finalement �t� �une publicit� pour la grande coalition�.