Les imp�ratifs �cologiques ont impos� � notre pays le choix co�teux du programme de traitement des eaux us�es par l�installation des stations de d�pollution de ces rejets. Ce qui induit un potentiel en eaux �pur�es �valu� actuellement � 77 millions de m�tres cubes. Ce potentiel avoisinera � l�horizon 2014 les 440 millions de m�tres cubes, estime le directeur du d�veloppement des zones arides et semi-arides aupr�s du minist�re de l�Agriculture et du D�veloppement rural, M. Redjal Noreddine. Ces eaux sont recyclables au niveau du secteur agricole, dans l�arboriculture notamment. L�exp�rience tent�e par deux fellahs de Corso, dans la wilaya de Boumerd�s, a �t� concluante. A ces eaux rendues utilisables par un processus de d�pollution biologique naturelle, s�ajoutent des milliers de tonnes de boues pouvant servir de fertilisants. La r�utilisation de ces deux �l�ments participe �galement, un tant soit peu, de l�amortissement des investissements fort on�reux pour l�installation des �quipements d��puration. Pour l�heure, les eaux sont d�vers�es en pure perte et les boues sont jet�es dans les d�charges publiques. Pourtant, dans les pays voisins, au Maroc notamment, l�utilisation des eaux �pur�es et des boues dans l�agriculture est courante. D�ailleurs, l�eau d�pollu�e aide � augmenter la superficie irrigu�e, impliquant par cons�quent une augmentation de la production et des exportations vers les pays de l�Union europ�enne. Ces derniers, faut-il le rappeler, ne se hasardent aucunement en mati�re de conditions sanitaires concernant les produits agroalimentaires. Chez nous, seuls quelques rares pionniers ont tent� l�exp�rience, avec succ�s. Cela reste largement insuffisant. A titre indicatif, sur une disponibilit� de 4 004 316 m3 d�eau d�pollu�e produite annuellement par les trois stations du littoral de la wilaya de Boumerd�s, seul 8,93 % est r�inject� dans l�agriculture par deux producteurs de Corso. Ces derniers, depuis 2003, en accord avec le directeur de l�Hydraulique de l��poque, M. Gabi, mais surtout gr�ce � l�accompagnement de l�unit� de l�Office national de l�assainissement (ONA) de Boumerd�s, irriguent avec cette eau, � travers le proc�d� de goutte-�-goutte, 70 hectares. Ils ont install� les �quipements hydrauliques requis par ce proc�d� et effectuent r�guli�rement des analyses chimiques et bact�riologiques n�cessaires. Les responsables de l�ONA ont pris comme r�f�rences les normes europ�ennes et marocaines pour faciliter cette exp�rience. Et ils auront vu juste. Mais alors, qu�en est-il de l�Alg�rie en mati�re de r�glementation et de normalisation quant au recyclage des boues et des eaux �pur�es ? Cette question a �t� pos�e � M. Redjal, qui dira en substance : �Ce qui est certain, c�est que nous avons des normes de rejets des eaux. Il n�y a, effectivement, pas de cadre r�glementaire qui fixe les conditions d�utilisation des eaux �pur�es. Il y a cependant une �tude qui est conduite par le minist�re des Ressources en eau, avec le concours d�un bureau d��tudes. Cette �tude arr�tera les normes d�utilisation des eaux �pur�es dans l�agriculture.� Et de ne pas manquer de pr�ciser. �Il y a cependant des exp�riences qui sont men�es localement, comme celle de Corso, qui est tr�s bien encadr�e par l�ONA. A cela s�ajoute un protocole exp�rimental que nous d�veloppons avec le minist�re des Ressources en eau. Par ailleurs, nous lancerons prochainement des exp�riences pilotes au niveau des wilayas de Constantine, Oran et Ouargla.�