On le sait depuis longtemps, la pr�vision en �conomie n�est pas une science exacte. La remarque vaut encore plus pour les �conomies p�troli�res soumises � un march� p�trolier mondial de plus en plus volatile car de plus en plus soumis aussi au jeu des sp�culateurs. Les appr�hensions que nous avions � la fin de l�ann�e 2008 quant � une forte d�t�rioration de la situation �conomique nationale en 2009, suite � la crise mondiale apparue au d�but du second semestre 2008 sans �tre totalement dissip�es, sont aujourd�hui moins lourdes. Pourquoi ? 1) Les pr�visionnistes tablaient pour l�ann�e 2009 sur un prix du baril de 30 dollars pour les plus pessimistes, 50 dollars les plus optimistes. Depuis pr�s de deux mois, ce prix gravite autour de 70 dollars et on ne sait pas comment il va finir l�ann�e en pr�cisant tout de m�me que l�hiver est une p�riode de forte consommation d��nergie, et que la reprise, m�me encore timide, caract�rise la plupart des �conomies d�velopp�es. Il est donc possible que la demande d��nergie reparte � la hausse. Les responsables du secteur de l��nergie dans notre pays pr�voient de finir l�ann�e 2009 avec des recettes de quelque 45 milliards de dollars malgr� une baisse � la fois des prix et des volumes export�s (nouveaux quotas Opep). Nous savons qu�avec les d�penses publiques pr�vues pour cette ann�e, le point mort est de 70 dollars, si toutes les d�penses publiques sont maintenues � leur niveau pr�vu, le budget ne pourra �tre en �quilibre qu�avec un baril � 70 dollars. Ce n�est malheureusement pas le cas. 2) Mais dans le m�me temps, il y a actuellement recadrage du programme d�importations. Il y a aussi correction du programme d�investissements publics : la priorit� est accord�e � l�ach�vement des chantiers entam�s et non pas � l�ouverture de nouveaux chantiers. La nomenclature des investissements 2009 sera certainement revue, toilett�e ce qui aura aussi un impact sur les d�penses publiques pr�vues dans le sens de leur baisse, m�me minime. Tout porte donc � croire que les d�penses publiques seront moindres que celles pr�vues en d�but d�ann�e ce qui pourra compenser, quelque peu, les pertes de recettes dues � la baisse du prix du baril. Tout cela nous autorise � penser que Fonds de r�gulation des recettes et r�serves de charge ne seront pas significativement sollicit�s et qu�en cons�quence, la position financi�re du pays restera au vert. 3) Les pr�visions de cl�ture 2009 Si l�on en croit les pr�visions de cl�ture pour 2009 �tablies par le FMI, la situation macro�conomie du pays sera �correcte� compte tenu du contexte mondial de crise. La croissance �conomique sera, en 2009, de 2,1 % contre 3 % en 2008. Nous pensons, quant � nous, que gr�ce � une campagne agricole excellente cette ann�e, un fr�missement du secteur industriel et un maintien du rythme d�activit� des secteurs BTP et services soutenu par les chantiers de l�important plan de relance, la croissance avoisinera les 3,5 points et, hors hydrocarbures, les 5,5 points, le secteur hydrocarbure �tant en baisse pour cette ann�e. Le ministre des Finances, K. Djoudi, estime, pour sa part, que le taux de croissance sera de 3,9 % et de 6 % hors hydrocarbures pour 2009. Il est vrai que compar� aux taux de croissance des �conomies marocaine, tunisienne et �gyptienne, l�Alg�rie reste en retard mais rapport�e aux taux de croissance obtenus par les �conomies p�troli�res, l�Alg�rie r�alise les meilleures performances. Taux de croissance Maghreb - Moyen-Orient 2008 2009 Alg�rie 3 % 2,1 % Maroc 5,6 5 Tunisie 4,6 3 Egypte 7,2 4,7 Pays p�troliers 2008 2009 Arabie saoudite 4,4 % - 0,9 % Emirats arabes-unis 7,4 - 0,2 Kowe�t 6,3 - 1,5 Iran 2,5 1,5 Dans le domaine des �quilibres financiers ext�rieurs, la balance du compte courant restera positive en 2009 en Alg�rie pendant qu�au Maroc, en Tunisie et en Egypte, ces �quilibres se d�t�riorent comme la montre le tableau suivant. Compte courant (en % PIB) 2008 2009 Alg�rie + 23,2 + 2,7 Maroc - 5,4 - 5,5 Tunisie - 4,2 - 3,8 Egypte 0,5 - 2,4 Bien �videmment, c�est gr�ce � ses recettes d�exportation d�hydrocarbures que l'Alg�rie enregistre cet exc�dent de son compte courant mais, pour l�ann�e 2009, ce solde positif n��tait pas assur� compte tenu de la baisse des prix et des volumes export�s d�hydrocarbures et surtout du maintien du rythme de d�penses publiques n�cessaires � la r�alisation des nombreux chantiers d'infrastructures ouverts. Dans le domaine de l�inflation, celle-ci reste soutenable (malgr� une politique budg�taire expansionniste) compar�e aux taux affich�s par les pays de la r�gion. Inflation 2008 2009 Alg�rie 4,5 4,6 Maroc 3,9 2,8 Tunisie 5 3,5 Egypte 11,7 16,2 Ces r�sultats macro-�conomiques, somme toute, globalement acceptable, ne doivent faire illusion. L��conomie alg�rienne n�est toujours pas une �conomie de production qui prend correctement en charge les besoins de la population et encore moins qui est pr�sente sur les march�s ext�rieurs. Nous attendons toujours les programmes de soutien � l�entreprise, les r�formes qui touchent au climat des affaires et la mise � niveau du syst�me bancaire et son orientation sur le financement des investissements et notamment ceux des PME/PMI. �On peut mesurer la croissance du PIB du haut de la for�t macro-�conomique mais c�est dans les sous-bois micro-�conomique que se prennent toutes les d�cisions et que de nouvelles pousses germent et que les bois morts sont balay�s� (Michael Spencer - Prix Nobel d��conomie).