Ce n'est certes pas la rupture entre deux pays li�s par un accord de coop�ration militaire sign� en 1996 qui avait alors inqui�t� les pays arabes, notamment la Syrie. Mais les rapports entre la Turquie et Isra�l ne sont plus ce qu'ils �taient � l'�poque � c'�tait en novembre 2007 � o� l'intervention de Shimon Peres devant le Parlement turc nourrissait tous les espoirs c�t� isra�lien. Par Hassane Zerrouky La guerre contre Gaza puis l'arriv�e d'un gouvernement de la droite extr�me en Isra�l dirig� par Netanyahu n'ont pas tard� � faire leurs effets. Les critiques turques � l'endroit d'Isra�l se sont accentu�es. En janvier dernier, au Forum de Davos, apr�s une passe d'armes verbales qui l'a oppos� � Shimon Peres � propos de Ghaza, le Premier ministre turc, Tayyip Erdogan, claqu� la porte pour rentrer en Turquie o� il fut accueilli comme un �h�ros� ! En outre, en septembre dernier, le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutogl�, a d� annuler sa visite en Isra�l suite au refus du gouvernement Netanyahu de l'autoriser � se rendre � Ghaza. Entre temps, le nouveau gouvernement isra�lien avait mis fin � la m�diation turque entre Isra�l et la Syrie en vue d'un accord de paix ! M�me l'arm�e turque �tait sortie de sa r�serve rejetant s�chement les critiques isra�liennes � propos des man�uvres militaires turcosyriennes. Plus g�n�ralement, le rapprochement entre Ankara et Damas � visites dans les deux sens des dirigeants turcs et syriens � �tait mal vu par Isra�l. Dernier �pisode en date, et non des moindres, la d�cision d'Ankara d'annuler les man�uvres turco-isra�liennes qui devaient avoir lieu le 12 octobre � Konya et auxquelles devaient prendre part les Etats-Unis et plusieurs pays membres de l'Otan. Alors que les dirigeants isra�liens tentaient de minimiser la d�cision turque, Ankara liait ce report � l'attitude d'Isra�l � l'�gard de Ghaza et des Palestiniens. Haussant le ton, Ahmet Davutogl� a estim�, vendredi, qu'Isra�l doit faire cesser �la trag�die� de Gaza. �Ce que nous voulons, c'est qu'on mette fin � la trag�die humanitaire � Ghaza, qu'on relance les efforts de paix � aussi bien au niveau des Palestiniens que de la Syrie�, a d�clar� le ministre turc des Affaires �trang�res. Ajoutant que �tant que la trag�die humanitaire se poursuivra � Ghaza, qu'on ne nous demande pas d'appara�tre sur la photo� ! De ce fait, l'�pisode de la diffusion par la t�l�vision turque d'une s�rie traitant du conflit de Ghaza qui avait provoqu� la col�re isra�lienne et la convocation du charg� d'affaires turc par le minist�re des Affaires �trang�res isra�lien est symptomatique de la tension existante entre les deux pays. En t�moigne cette r�action brutale d'Edogan assurant que la Turquie n'a pas de le�ons � recevoir ! Craignant que �a aille plus loin, Washington va tenter de d�crisper les rapports turco-isra�liens. En v�rit�, depuis l'arriv�e de Benjamin Netanyahu aux affaires, Ankara semble s'�tre fait une raison : les Turcs n'attendent rien de ce gouvernement dans lequel figurent des �l�ments de l'extr�me-droite isra�lienne et qui est de plus en plus isol� sur la sc�ne internationale. En outre, soumis � la pression de l'opinion turque sensible au sort des Palestiniens � les manifestations de solidarit� avec les Palestiniens se sont multipli�es en Turquie � le gouvernement turc ne pouvait pas aller � contre-courant d'une majorit� de sa population. Le Premier ministre turc, Tayyip Erdogan, avait d�clar� qu'il ne se faisait que le �porte-parole du peuple !� Plus g�n�ralement, deuxi�me puissance militaire de l'Otan, Ankara, dont la diplomatie s'active dans la r�gion depuis l'arriv�e de l'AKP (Parti de la justice et du d�veloppement) au pouvoir, entend user de son poids r�gional pour contraindre Isra�l � accepter le droit aux Palestiniens � disposer d'un Etat dans les fronti�res de 1967 avec J�rusalem comme capitale.