Agitation, manque d�attention, probl�mes scolaires : l�hyperactivit�, un trouble souvent mal diagnostiqu�, touche 4 � 12% des enfants scolaris�s. Comment s�y prendre ? Ont-ils besoin d�un traitement ? Comment les aider � s�int�grer ? Quelle est la connaissance des enseignants dans ce domaine ? Mme Meriem Hamada, psychologue et th�rapeute de famille, r�pond � ces questions. Le Soir d�Alg�rie : Un enfant hyperactif, pense-t-on souvent, est un enfant qui ne tient pas en place, turbulent, souvent en �chec scolaire. Est-ce la bonne d�finition ? Meriem Hamada : Ce sont donc, effectivement, des enfants qui ont la bougeotte, qui ne peuvent tenir sur place, qui ont des difficult�s � aller au bout d�une t�che, qui n�arrivent pas � �tre constants dans leur relation et qui ne peuvent pas se concentrer. Le trouble du d�ficit de l�attention avec ou sans hyperactivit� est une pathologie fr�quente qui touche 4 � 12% de la population scolaire, selon le docteur Benamor, p�dopsychiatre et chercheur � Montr�al. Elle touche aussi, dans une moindre proportion, les adolescents et les adultes. Les sympt�mes se traduisent par : � Le d�ficit de l�attention et le manque de concentration. � L'hyperactivit� motrice � L�impulsivit� Il existe trois formes du trouble du d�ficit de l�attention avec ou sans hyperactivit� (TDAH) : TDAH avec impulsivit�/hyperactivit� pr�dominante : cette forme est rapidement rep�rable vu l�agitation quasi permanente que pr�sente l�enfant � l��cole et � la maison.TDAH avec inattention pr�dominante : il est en g�n�ral tardivement remarqu� car il ne se r�percute pas sur le comportement de l�enfant mais sur ses r�sultats scolaires. Dans ce cas, l�enfant pr�sente un retard scolaire d� � des difficult�s de concentration. TDAH mixte : c�est la forme la plus fr�quente qui associe � des degr�s diff�rents, hyperactivit� motrice, impulsivit� et difficult�s attentionnelles. Il faut pr�ciser que la forme inactive pure est sousdiagnostiqu�e de par le monde alors que les professionnels pensent que c�est la forme la plus r�pandue. Quelles sont les causes de cette maladie ? Les causes du TDAH sont d�ordre neurobiologique mais les m�canismes pr�cis ne sont pas encore connus. Les �tudes familiales montrent les apparent�s de premier degr� (parents, fr�res/s�urs, enfants) qui ont cinq fois plus de risque d�avoir un TDAH par rapport � la population g�n�rale. Comment expliquez-vous que ce trouble soit encore m�connu en Alg�rie ? Le TDAH est m�connu en Alg�rie. Il est plus assimil� � une carence �ducative dans sa forme hyperactivit�/impulsivit� et � un retard scolaire et m�me � un d�ficit intellectuel dans sa forme d�ficit de l�attention. C�est un trouble difficile � diagnostiquer, d�o� sa m�connaissance en Alg�rie. Quels sont les traitements possibles ? M. Hamada : Lors d�un symposium tenu le 1er octobre dernier � l�h�tel Mercure, les laboratoires Eli Lilly ont fait le lancement d�un m�dicament pour le TDAH, le Strattera. C�est un traitement qui n�est pas un psycho-stimulant qui ne peut pas �tre utilis� comme psychotrope, et c�est � cette occasion que le docteur Benamor p�dopsychiatre tuniso-canadienne, a pr�sent� le TDAH � un parterre de professionnels venus de tout le territoire alg�rien. Il existe �galement en Alg�rie un traitement � base de plantes qui aide les enfants atteints de ce trouble. Il est �galement conseill� � ceux pr�sentant des difficult�s scolaires, un probl�me de concentration, du stress au moment des examens et des difficult�s d�apprentissage. Ce traitement porte le nom de Genikid des laboratoires Phytopharm. C�est un produit qui ne pr�sente aucun effet secondaire et peut �tre administr� � long terme. En plus de la prise en charge m�dicamenteuse, celles psychoth�rapeutique, psycho-�ducative et r��ducative ont une grande importance. La prise en charge des parents rev�t aussi une importance capitale. Souvent ce sont des parents qui se sentent malheureux et culpabilis�s, ils sont souvent per�us par leur entourage comme de mauvais parents, ne sachant pas �duquer leur enfant, ils n�osent plus sortir avec lui par crainte de son comportement incontr�lable. Des probl�mes de coupe surviennent et mettent en p�ril l�harmonie de la famille et culpabilise �galement l�enfant lui-m�me. Donc un travail sur le syst�me familial s�impose et doit �tre effectu� par un th�pareute de famille. Dans d�autre cas, le recours au groupe de parole peut �galement aider les familles en d�tresse � partager avec d�autres familles ayant les m�mes difficult�s. Faut-il un milieu scolaire adapt� pour l�enfant hyperactif ? Pour ce qui est de la scolarit�, il faut dire que ce sont les enfants qui sont convenablement trait�s et pris en charge, qui peuvent tout � fait suivre le cursus scolaire. Mais si le trouble est associ� � un probl�me intellectuel, un placement en structure sp�cialis�e s�impose. Mais n�oublions pas que nous sommes en Alg�rie et que le manque de structure est flagrant. De plus, moi-m�me en tant que psychologue et th�rapeute de famille, je ne conseille le placement que comme dernier recours. Les enseignants sont-ils pr�par�s � ce type de comportement ? Il y a un travail de sensibilisation et de formation � faire au niveau des professionnels de l��ducation qui, par leur prise de conscience et leur professionnalisme, peuvent sauver ces enfants de toutes les cons�quences que peut entra�ner la non-prise en charge de ce trouble. D�ailleurs, au niveau de l�association Thada, dont je suis membre, tout un programme de sensibilisation est d�j� mis sur pied que nous essayons de suivre selon nos moyens.