Le mouvement de protestation se poursuit dans le secteur de l��ducation, et les �coles seront paralys�es pour la troisi�me semaine cons�cutive. Benbouzid a fait part aux syndicats de la volont� de son d�partement de mettre en �uvre dans les plus brefs d�lais les mesures positives apport�es par le gouvernement aux revendications soulev�es par les travailleurs du secteur. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Consid�r� comme un interlocuteur qui ne sait pas respecter ses engagements et qui fait dans la fuite en avant continuelle, Benbouzid voit son message ne pas passer. Les syndicats des enseignants ne veulent pas se laisser �berner� par des d�clarations et s�imposent en tant qu�interlocuteurs � prendre au s�rieux. Satisfaits de la mobilisation qu�ils ont r�ussi � cr�er autour de leurs revendications, les quatre syndicats gr�vistes, CLA, Cnapest, Unpef et Snapest, ont pris conscience que le gouvernement, qui a toujours mis en avant le silence, a c�d� devant la pression en ouvrant les portes du dialogue. Les syndicats sont pr�ts � aller jusqu�au bout de leur lutte, quitte � paralyser les �tablissements scolaires pendant plusieurs mois. Seuls les pouvoirs publics sont responsables de cette situation de blocage, estiment les gr�vistes. Pour convaincre les syndicats, Benbouzid doit non seulement ouvrir les portes du dialogue mais aussi jouer la carte de la bonne foi en donnant des garanties. Reculer sans avoir arrach� quelque chose de concret ne r�pond nullement � la d�marche et aux principes des repr�sentants des enseignants. Seule une prise en charge des revendications socioprofessionnelles des enseignants poussera ces derniers � reprendre les cours. Le gouvernement doit donc revoir sa copie en donnant une date butoir pour mettre en application le r�gime indemnitaire, installer une commission ind�pendante pour g�rer les �uvres sociales et appliquer les textes relatifs � la m�decine du travail. Les enseignants disent avoir fait preuve de suffisamment de patience et d�esprit de coop�ration face � un interlocuteur absent. N�y a-t-il pas lieu de craindre le pire pour les �l�ves cette ann�e ? S�achemine-t-on vers d�autres mouvements de gr�ve ? Peut-on d�j� parler du spectre d�une ann�e blanche ? Dans l�entretien ci-dessous, les syndicalistes ont bien voulu nous en parler. S. A. Entretien express Le Soir d�Alg�rie : Quelle autre mesure attendez-vous du gouvernement pour arr�ter votre mouvement de protestation ? Meziane Meriane (coordonnateur du Snapest) : Nous voulons des engagements concrets. Nous avons tenu notre conseil national et nous avons d�cid� unanimement de poursuivre la gr�ve. Nous avons constat� une insuffisance concernant l�effet de la r�troactivit� et avons donc demand� une deuxi�me rencontre pour avoir des �claircissements sur la prime de rendement individuel (PRI) et l�indemnit� d�exp�rience p�dagogique (IEP). Le secr�taire g�n�ral du minist�re de tutelle en a transmis une copie au minist�re des Finances et nous attendons sa r�ponse. Tout ce que nous voulons savoir, c�est quand nous serons pay�s. Tant qu�aucune r�ponse ne nous sera donn�e, notre mouvement de protestation se poursuivra. Nouar La�rbi (SG du Cnapest) : Nous ne leur faisons plus confiance. Le minist�re doit r�pondre concr�tement � nos revendications avant de nous demander d�arr�ter la gr�ve. Tant qu�il n�y aura rien de palpable, nous ne reculerons pas. Sadek Dziri (SG du l�Unpef) : Nous voulons des n�gociations s�rieuses. Et qu�on arr�te de nous dire que les portes du dialogue sont ouvertes. S�ils veulent que la gr�ve s�arr�te, ils n�ont qu�� nous donner des garanties sur ce qu�ils avancent. Achour Idir (charg� de l�information au CLA) : Tout ce que nous attendons, c�est des engagements concrets. Nos propositions sont sur le bureau du ministre de tutelle et nos revendications sont claires. Le Soir d�Alg�rie :Dans l�hypoth�se d�une reprise du travail, sera-t-il possible de r�cup�rer trois semaines d�arr�t de cours ? Meziane Meriane (coordonnateur du Snapest) : Nous trouverons une solution pour rattraper les heures perdues. Nouar La�rbi (SG du Cnapest) : C�est notre m�tier et nous savons tr�s bien comment r�cup�rer les heures perdues. Sadek Dziri (SG du l�Unpef) : Une fois nos revendications satisfaites, nous serons pr�ts � rattraper le retard. Il n�est pas encore trop tard. Achour Idir (charg� de l�information au CLA) : Rien n�est encore perdu, il existe des moyens techniques de r�cup�ration. Le Soir d�Alg�rie : Les parents d��l�ves s�inqui�tent pour l�avenir de leurs enfants. Comment les rassurer ? Meziane Meriane (coordonnateur du Snapest) : Je tiens � leur dire que la responsabilit� ne nous incombe pas. Qu�ils se mettent de notre c�t� pour arracher nos droits et assurer une �cole publique digne de ce nom. Nouar La�rbi (SG du Cnapest) : Il ne faut pas se tromper d�adversaire. Nous sommes les anges gardiens des enfants. Nous ne pouvons assurer un niveau d�enseignement efficace sans des conditions de vie acceptables. Sadek Dziri (SG du l�Unpef) : Nous sommes aussi des parents d��l�ves. Achour Idir (charg� de l�information au CLA) : Le gouvernement, seul, est responsable du pourrissement que le secteur conna�t. Que les parents d��l�ves se mobilisent avec nous pour que l�on fasse vite et que personne ne soit sacrifi�. Le Soir d�Alg�rie : S�achemine-t-on vers une ann�e blanche ? Meziane Meriane (coordonnateur du Snapest) : La balle est dans le camp des pouvoirs publics. Nouar La�rbi (SG du Cnapest) : C�est au gouvernement de voir s�il veut que l�on arrive � une telle situation. Sadek Dziri (SG du l�Unpef) : Pour �viter une ann�e blanche, le gouvernement doit nous prendre au s�rieux. Achour Idir (charg� de l�information au CLA) : Ce n�est pas exclu.