Sidi-Sa�d, le patron de l�incontournable UGTA, doit �tre aux anges. Le gouvernement Ouyahia aussi : ils viennent d��touffer une crise sociale dont les indicateurs, apparents et non apparents, �taient r�unis. Dans une tripartite non paritaire o� le patronat et les d�partements gouvernementaux sont majoritaires, l�UGTA semblait faire du �seule contre tous�. Seule dans une configuration organisationnelle d�cr�t�e par le pouvoir et agissant � sa guise, l�UGTA est beaucoup plus un alibi qu�un syndicat revendicatif. Car sur le terrain de la revendication et la contestation, l�UGTA est plut�t inscrite aux abonn�s absents. Ce sont des syndicats autonomes, au sens propre du propos, qui y excellent et qui portent la voix de ces fonctionnaires et autres travailleurs aux revenus faibles. Quand l�UGTA caressait le gouvernement et son mandant dans le sens du poil, les autres syndicats se faisaient bastonner dans les ruelles d�Alger, apr�s avoir ordonn� un d�brayage. M�me r�cemment, ce sont les syndicats autres que l�UGTA qui �taient partis en gr�ve, alors que elle, elle a �t� re�ue pompeusement dans l�une des r�sidences d�Etat. La suite est connue de tous : apr�s un semblant de round de n�gociations o� tout est ficel� d�avance, la non surprenante annonce est faite. Le SNMG est relev� � 15 000 DA. Apr�s v�rification, il s�av�re qu�une infime partie de travailleurs y sera b�n�ficiaire. Les hauts cadres pay�s sur la base du SNMG multipli� autant de fois y seront �galement concern�s. Mais pas l�ensemble des travailleurs que l�article 87 bis a exclus sciemment du champ d�application. L�UGTA et le gouvernement y sont conscients. Et c�est d�ailleurs pour cette raison qu�ils accourent pour (re) signer un pacte social qui n�en est pas un. Le gouvernement a impos� son syndicat devant tous et contre tous, l�UGTA en l�occurrence. Les deux partenaires s�y plaisent et s�y complaisent dans ce dualisme � la fois complice et contradictoire. Un syndicat peut-il s�accommoder des amours non l�gitimes avec un gouvernement auquel il est cens� apporter une r�sistance syndicale pour le bien-�tre des travailleurs dont il a la responsabilit� morale de d�fendre ? Pour cet amour du moins incompris entre les deux partenaires, l�UGTA re�oit des privil�ges : Toutes les commissions des �uvres sociales et autres mutuelles lui ont �t� c�d�es par la gr�ce d�un d�cret datant de 1983. A fin de pr�server cet ascendant sur ses rivales, l�UGTA ne peut qu��tre approbateur et docile. Conc�dons � Sidi- Sa�d et aux siens de l�UGTA combien il leur �tait p�rilleux d�arracher au gouvernement et au patronat le rel�vement du SNMG alors qu�ils �taient les seuls syndicaux admis � ce conclave. Seuls contre tous� Ouyahia et son cabinet, avant de n�gocier le montant de la hausse � conc�der � l�UGTA, l�avaient d�j� transcrite dans la loi de finances pour 2010. Cela ne signifie-t-il pas que les jeux �taient d�j� faits ? Et les d�s jet�s ? Si tel est le cas, alors pourquoi avoir entretenu un suspense qui n�en �tait pas un ? L�UGTA le sait bien. Le gouvernement aussi. L�un comme l�autre �prouvent le besoin de conqu�rir un minium de popularit� pour pouvoir convaincre davantage, voire �ternellement. Si le gouvernement a r�ussi � faire repousser la contestation quelque temps encore, l�UGTA a r�ussi � demeurer, pour quelques temps encore, le seul repr�sentant des travailleurs aux yeux du pouvoir en place. C�est dire que l�UGTA et le gouvernement sont les seuls b�n�ficiaires d�un pacte social aux relents non sociaux. Car les deux ont besoin de prolongations pour y demeurer. Alors, que vive le SNMG consensuel et le syndicalisme � sens unique et � reconnaissance inique !