Et si tout ce vacarme autour de la pr�paration d�un congr�s n��tait rien d�autre qu�une op�ration de communication ? Pour les journaux, le sujet �tait certes le bienvenu afin de �d�crocher� de la d�testable pol�mique �gypto- alg�rienne mais valait-il toute cette �couverture� et jusqu�� lui consacrer autant d�encre ? (1) Le FLN, dont le nombrilisme politique est insupportable, vient, certainement, de r�ussir un grand coup m�diatique en faisant �crire d�aussi nombreux commentaires sur une ordinaire session d�un conseil national, lequel ne pr�parait �galement qu�un congr�s, tout ce qu�il y a d�ordinaire dans la vie des partis. Son secr�taire ex�cutif, qui ne manque pas la moindre occasion pour se hausser du col, ne vient-il pas une fois de plus de r�affirmer la pr��minence de sa chapelle sur toutes les autres ? �Le FLN n�est pas n� gr�ce � un agr�ment du ministre de l�Int�rieur�, ditil, comme pour souligner sa propre aristocratie partisane et l�infamie qui p�se sur le reste� Une f�cheuse pique qui, en voulant viser les compagnons de route de l�Alliance, finit plut�t par exhumer les origines d�un FLN et l�imposture g�n�rique qui l�accoucha. Reliquat d�une p�riode totalitaire, ce parti ne fut-il pas fonci�rement la n�gation du frontisme de combat ? Souligner cette gen�se, dont Belkhadem voulait se pr�valoir imprudemment, revient tout simplement � lui rappeler que l� o� il a cru trouver du �sang bleu� du militantisme il n� y avait en fait que des tares suffisamment traumatisantes pour en parler encore. Comme, d�ailleurs, l�ont souvent not� les m�morialistes de l��poque trouble de l�ind�pendance, ce FLN, dont il revendique ind�cemment la paternit�, n�a jamais �t� un creuset f�d�rateur des sensibilit�s nationalistes. Con�u par une conjuration du pouvoir, il fonctionna constamment sur la base du sectarisme et avec une inclination morbide � la stigmatisation et l��puration. Or, 45 ann�es apr�s le fameux congr�s de 1964, d�o� m�me le d�funt Ferhat Abbas fut exclu, nous retrouvons les m�mes accents qui ponctuent son discours officiel. C�est ainsi que son secr�taire ex�cutif parle toujours de �ligne rouge� lorsque certains militants de haut rang osent prendre � rebours certains dogmes. Bouhara, entre autres exemples, ne vient-il pas d��tre rappel� � l�ordre pour avoir remis une copie critiquant la �d�rive novembriste � dans la praxis actuelle ? Apparatchik patent� (s�nateur du tiers pr�sidentiel), il �tait pourtant loin d��tre �tiquet� comme un �opposant de l�int�rieur�. Lui qui n�a jamais quitt� �la maison de l�ob�issance�, selon la formule atroce de Boualem Benhamouda au lendemain de la destitution de Mehri, et qui de surcro�t �tait tenu pour l�un des rares doctrinaires du parti, re�oit implicitement un bl�me. C�est que l�on oublie souvent qu�au FLN, le fait d�emprunter les sentiers de la r�flexion autonome vous co�te le statut de �d�viant�. Le FLN de 2009 en est encore � ce genre d�inquisition m�me lorsque ses dirigeants se fendent de la rh�torique r�novatrice. Adoubant ses �sympathisants � par la carotte d�s lors qu�il b�n�ficie de la notori�t� d�une agence de placement pour le personnel politique, il est demeur� tel qu�en lui-m�me comme au temps o� il �tait l�unique. Et c�est de aspect �primordial � � diront de nombreux candidats embusqu�s � que sa direction puise son omnipotence et multiplie les mises en demeure. Au nom du chef de l�Etat Belkhadem pr�tend toujours parler et invectiver sans que l�on puisse r�ellement faire la part de la directive de celle de la man�uvre. Cependant, ce qui est facilement perceptible � travers sa surench�re oratoire, c�est l�art de construire des m�lodrames afin de se pr�munir des remous. C�est d�ailleurs gr�ce � ce subterfuge qu�il est parvenu � cr�er de �l��motion� autour d�un prochain congr�s qui dans la r�alit� n�est d�cisif ni � la marche globale du pays ni � celle du r�gime en particulier. A moins que quelque part, il a senti se lever des vents contraires ! Entendons-nous bien : l�an 2010, date de la tenue de ce congr�s, ne correspondant dans le calendrier officiel � aucun rendezvous majeur, sur quoi donc s�appuie Belkhadem pour abuser d�une telle assertion ? Les commentateurs de presse se sont justement perdus en conjectures autour de ses formules sibyllines quand il n�h�sitait pas � parler de �congr�s du destin� (sic). Et si la proximit� du chef de l�Etat, dont ce cacique jouissait, n��tait plus qu�une tartarinade ? Car vue � partir du palais pr�sidentiel, en faire �tat � la moindre r�union d�une kasma cr�e non seulement de la g�ne mais devient �galement suspecte dans le nouveau contexte. En effet, apr�s sa seconde r��lection, Bouteflika est-il toujours astreint aux recours � ces r�seaux pour d�gager un consensus ? Il n�est pas s�r que le mode op�ratoire ayant pr�valu en 1999 et 2004 soit encore valable apr�s avril 2009. Qu�il ait reconduit le statu quo apr�s la derni�re pr�sidentielle signifie-t-il qu�il doit s�en accommoder pour les quatre ann�es qui lui restent ? Cela ne pourrait qu��tre d�roulant de sa part. Ayant toutes les cartes en main, quel courant partisan pourra le contraindre � satisfaire ses ambitions ? C�est-�-dire � gouverner avec ses hommes. Pas plus que le FLN, qui engage le forcing, le RND ne peut sugg�rer au chef de l�Etat comment il lui serait profitable de mettre en perspective ce mandat qui court jusqu�en 2014. D�finitivement affranchi du dosage gouvernemental, il se pourrait qu�il l�ait fait savoir aux leaders de son Alliance avant d�imposer sa propre touche � l�Ex�cutif. Et c�est peut-�tre la crainte que disparaisse le privil�ge d�avoir longtemps inspir� le prince qui fait agiter le �landerneau� de ce parti au point qu�il rendre publique l�offre la plus ind�cente qui se puisse proposer � un chef de l�Etat : redevenir un chef de parti actif quand la Constitution l�a investi au nom du peuple ! B. H. (1) Dans seulement quatre quotidiens ( le Soir d�Alg�rie, El Watan, Libert� et le Quotidien d�Oran), pas moins de 15 articles d�information ont �t� publi�s entre le 19 et le 23 d�cembre. A ceux-l�, il faudra citer 2 �ditoriaux et 2 chroniques.