Par les temps qui courent, consommer un sandwich, une pizza ou un g�teau dehors, peut vous conduire illico presto � l�hosto. Faisant fi des r�gles les plus �l�mentaires d�hygi�ne, les commer�ants font leur beurre sans se soucier, le moins du monde, de la propret� et de la salubrit� de leur enseigne. Du boulanger, qui vous sert votre baguette en feuilletant son journal, au pizza�olo, qui p�trit sa p�te apr�s avoir mis sa boulette de chique sous sa l�vre, au pr�parateur de shawarma, engonc� dans un tablier crasseux : a�e ! il y a de quoi prendre ses jambes � son cou ! Au secours, il y a p�ril en la demeure ! � Beurk ! Savez-vous que de nombreuses m�res de famille ont d�finitivement renonc� � acheter du pain chez le boulanger, � cause du manque d�hygi�ne insoutenable caract�risant ces lieux ? Chaque jour, vaille que vaille, elles p�trissent et cuisent elles-m�mes des galettes maison. �C�est la seule garantie que j�ai de savoir que mes enfants ne mordront pas dans du pain truff� d�un m�got de cigarette, d�un d�bris de verre, un bout de sac de farine, un cheveu, un cafard...�, nous confie Nabila (42 ans), m�re au foyer. En plus de nous vendre du pain farci d�objets suspects en tous genres, nos boulangers adoptent un comportement des plus insolites. Ils cumulent deux fonctions, servant les clients et tenant la caisse en m�me temps ! Faites le test. Entrez dans n�importe quelle boulangerie. Demandez une baguette et observez le man�ge ! Avec la m�me main qui a rendu la monnaie au pr�c�dent client, le boulanger s�emparera d�un pain qu�il vous tendra apr�s l�avoir enfoui dans un sachet. Petit bonus : certains boulangers- caissiers s�humectent les doigts de salive pour saisir un papier d�emballage et touchent le pain avec la m�me main. Beurk ! Ce qui est encore plus rocambolesque, c�est la placidit� et l�indiff�rence de la quasi-totalit� des clients. Ils remercient chaleureusement leur boulanger et ressortent avec un sourire de b�atitude. Interpell�e sur cette question d�hygi�ne, une quadrag�naire nous r�pliquera sur le ton de la r�signation : �Bof, de toute mani�re, c�est partout pareil !�. Quant � ce monsieur, � qui l�on venait de servir quatre baguettes avec le m�me proc�d�, il haussera les �paules en nous jetant � la figure : �Nous les Alg�riens, on est vaccin�s contre les microbes ! �a va juste donner un coup de fouet � nos anticorps, car il en faut un peu plus pour nous exp�dier au cimeti�re!� Et toc ! � Le m�pris des boulangers Une jeune fille � qui la conversation n�a pas �chapp�, tient � nous raconter une anecdote. �Un jour, j��tais tellement �c�ur�e de voir le boulanger toucher au pain apr�s avoir encaiss�, que je lui en fis la remarque. Il m�a envoy� tout de go sur les roses en aboyant : �Si �a te pla�t pas, c�est pas les boulangers qui manquent�. Un m�pris doubl� d�une arrogance qui m�ont laiss� coi !� R�sign�s, les clients baissent les bras. Les bureaux d�hygi�ne communale sont aux abonn�s absents. Et vogue la gal�re ! Dans les sup�rettes, le pain est vendu dans de grandes corbeilles sans aucun emballage pour faire barrage � la poussi�re, pollution et autres insectes rampants et volants. Les consommateurs en rajoutent une couche, en tripotant toutes les baguettes avant de jeter leur d�volu sur la plus croustillante d�entre elles ! Les entorses � l�hygi�ne pullulent dans notre vie quotidienne. Il y a quelques semaines, nous �tions attabl�s dans un glacier � la rue Didouche-Mourad. Une petite halte pour savourer un h�risson au chocolat. Au beau milieu de notre d�gustation, nos yeux aff�t�s d�couvrent un long poil dru dress� au milieu du nappage aux cacahou�tes. Ec�ur�s, nous appelons le serveur qui, au lieu de se confondre en plates excuses, nous d�visage d�un air effront�, en nous crachant : �Quoi, le ciel ne va pas tomber � cause d�un poil ! �a ne vous arrive pas de trouver un cheveu dans votre soupe � la maison ?�. Nous quittons les lieux sur-le-champ, en nous promettant de ne plus remettre les pieds dans ce lieu sordide. Dans les sandwitcheries, pizzerias et autres fast-foods, les commer�ants affichent un m�pris indescriptible envers les consommateurs. Ainsi, votre casse-dalle frites-omelette vous sera servi par un vendeur aux ongles noirs, aux cheveux hirsutes, au front perlant de sueur et au tablier noir�tre et crasseux. L�enseigne, quant � elle, a de quoi vous donner la gerbe : parterre poisseux, comptoir crade, murs et plafonds suintant de graisse, plaques chauffantes rouill�es et crasseuses. Et la liste est encore longue ! � Un seul objectif : les p�pettes ! La tendance au laisser-aller se g�n�ralise et se banalise. Les r�gles d�hygi�ne, de propret� et de salubrit� sont foul�es au pied, �clips�es par l'app�t du gain facile. De la coiffeuse qui r�utilise syst�matiquement la m�me serviette de t�te en t�te, au dentiste qui fait l�impasse sur la st�rilisation de ses instruments entre deux patients, au boucher qui ne nettoie jamais son hachoir sur lequel s�accumulent les bact�ries, aux pizza�olos qui p�trissent la p�te entre deux prises de chique... Les exemples, pris sur le vif, sont l�gion. Plus d�routant encore : la passivit� et l�indiff�rence des consommateurs. Une attitude qui encourage ce genre de laisser-aller qui exp�die, chaque ann�e, des centaines de personnes victimes d�intoxications alimentaires, � l'h�pital. Il est grand temps pour les services des bureaux d�hygi�ne communale de sortir de leur antre et de remettre un peu d�ordre dans ce capharna�m. A bon entendeur...