L��tat-major g�n�ral (EMG) a vot� contre les accords d�Evian. C�est loin, certes, d��tre une r�v�lation mais il importe toujours que des acteurs de la R�volution en fassent le rappel. Parmi ceux-l�, le commandant Azzedine qui reste l�un des rares � tordre le cou aux usurpations historiques. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - On ne reparle pas de la cr�ation de l��tat-major g�n�ral comme d�une �pop�e au-dessus des critiques. Cela se v�rifie � chaque fois que la m�moire est sollicit�e pour t�moigner de cet �pisode de la guerre de Lib�ration nationale. Cela a �t� pr�cis�ment le cas, hier, au forum d� El Moudjahid qui a abrit� une comm�moration du cinquantenaire de la cr�ation de l�EMG et o� le commandant Azzedine a relat� la v�rit� historique telle que v�cue. Non seulement cela mais aussi la v�rit� historique dans ses prolongements futurs, ses implications post-ind�pendance. Il en ressort, en d�finitive, que l��tat-major g�n�ral, dirig� � l��poque par Houari Boumediene, s�est inscrit, d�s sa mise sur pied, dans la logique de la prise de pouvoir. Aussi ce dernier s��tait-il attel� � gripper la machine du Gouvernement provisoire de la r�publique alg�rienne (GPRA) et � sectionner les cordons de coh�sion du Conseil national de la r�volution alg�rienne (CNRA). En fait, plus prosa�quement, l��tat-major g�n�ral, d�s sa cr�ation, activait � couper l�herbe sous le pied des structures int�rieures de la R�volution, c�est-�-dire les wilayas de l�int�rieur, et ce, dans la perspective de mettre main basse sur le pouvoir une fois l�ind�pendance acquise. Et cette logique du pouvoir a indiqu� � l�EMG de se mettre en porte-�-faux avec le GPRA qui, lui, �tait favorable � la n�gociation � des accords d�Evian � pour l�ind�pendance nationale. Il vota contre ces accords, t�moigne le commandant Azzedine. Cependant, il fera contre mauvaise fortune bon c�ur, en ce sens qu�il ne tenta point de saborder le processus. Le commandant Azzedine dut d�missionner, en 1960, de l�EMG en pleine r�union du CNRA. Lui, l�galiste, s�opposait au congr�s de Tripoli. Un congr�s qui n�avait pas lieu d��tre, encore moins de se tenir � l��tranger, d�autant que les textes du CNRA, de la R�volution, donc, attestaient qu�apr�s le congr�s de la Soummam en 1956, le prochain congr�s devait se tenir, apr�s l�ind�pendance sur le sol de l�Alg�rie lib�r�e. �J�ai retir� mes billes du jeu, car j��tais l�galiste�, a t�moign� le commandant Azzedine qui, au passage, a expliqu� que la crise entre l�EMG et le GPRA est v�ritablement n�e � Tunis pour �clater avec fracas � Tripoli. C�est � Tripoli que l�EMG et ses partisans d�truisirent le CNRA et �gorg�rent le GPRA. L�EMG, fort de l�arm�e des fronti�res qu�il a structur�e et des appuis internationaux qu�il s�est assur�, a organis� et r�ussi la prise de pouvoir. M�me la r�union des Wilayas II, III, IV, la Zone autonome d�Alger et les F�d�rations de Tunisie, Maroc et France du 25 juin 1962 � Zemmoura n�y a rien pu contre l�EMG. L�initiative fut inop�rante devant le forcing de l�EMG. Le journaliste Mohamed Abbas qui pioche de ce c�t�-ci de l�histoire, a attest� lui que �l�Alg�rie n�est toujours pas sortie de l��re EMG�, ceci m�me s�il encense quelque peu feu Houari Boumediene � qui il reconna�t l�intelligence d�avoir assis son action politique sur des programmes. Mohamed Abbas a consid�r� aussi que les ann�es 1980 ont accouch� de l�anti-EMG, en ce sens, dit-il, qu�il y eut remise en cause des projections de l�EMG, version Boumediene. Mais visiblement, ce n��tait qu�un interlude, puisque Abbas soutient que le pays est toujours sous l��re de l�EMG. Plus clairement, il s�est op�r� une r�appropriation du pouvoir par les l�EMG, dans sa conception originelle, sinon par sa d�clinaison pr�sente, en l�occurrence l�arm�e.