Malgr� l��chec total des deux pr�c�dentes phases de la campagne de vaccination contre la grippe A, en raison de la r�ticence de la population, le minist�re de la Sant� semble d�termin� � poursuivre son programme, en lan�ant la troisi�me phase visant les personnes atteintes de maladies chroniques. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - L�Alg�rie n�a pas enregistr� un cas de d�c�s d� � la contamination au virus A/H1N1 depuis plus d�un mois. L��pid�mie s�est presque totalement estomp�e, le risque n�est plus l� et les gens, les m�dias et les gouvernements ne s�en pr�occupent plus comme avant partout dans le monde. Pendant ce temps, et contre vents et mar�es, le d�partement de Barkat semble d�termin� � poursuivre sa campagne de vaccination, bien que la majorit� des citoyens ainsi que bon nombre de sp�cialistes commencent � se demander pourquoi il faudrait continuer � se faire vacciner. M�me quand le risque �tait l� � le minist�re de la Sant� rendait public un bilan quotidien des d�c�s digne d�un rapport de �guerre� pour persuader les citoyens de se faire piquer et, ainsi, consommer co�te que co�te le lot de vaccins import� de gr� � gr�, � coup de milliards �, presque toute la population s��tait montr�e r�ticente. Ce n�est donc certainement pas, alors que la menace s�est apais�e, que les gens vont opter pour la vaccination. Cela risque encore une fois de mettre le d�partement de Barkat dans l�embarras, en se retrouvant, si les choses continuent � ce rythme, avec un lot de 5 millions de vaccins bons � jeter � la poubelle. Pour l�instant, ce sont seulement 4 000 doses qui ont �t� utilis�es, soit 3 % de la quantit� globale import�e qui a, faut-il le rappeler, co�t� une fortune au Tr�sor public. Ainsi, apr�s le personnel de la sant� et les femmes enceintes, en lan�ant la troisi�me phase du programme de vaccination visant les personnes atteintes de maladies chroniques, le minist�re tentera de vacciner le maximum de personnes, afin de justifier les quantit�s de vaccins import�es. C�est ce qu�a d�ailleurs laiss� entendre le docteur Samia Amrani, charg�e du dossier de la grippe A au minist�re de la Sant�, en indiquant, avant-hier sur les ondes de la Radio nationale, que la tutelle souhaitait, cette fois-ci, vacciner le plus possible de personnes, pour immuniser les citoyens si jamais le virus venait � redoubler de virulence. Pour elle, il serait imprudent d�affirmer que nous sommes � pr�sent � l�abri, car m�me si l��pid�mie est en plein d�clin, personne ne conna�t encore la mutation de ce virus, qui pourrait s�ajouter aux virus classiques. Pour ce faire, a annonc� le docteur Amrani, le d�partement de Barkat pr�voit l�accompagnement de cette troisi�me op�ration par une autre campagne m�diatique et de sensibilisation. Par ailleurs, avec le recul et la panique ayant disparu, beaucoup de pays europ�ens ont pu constater que ce virus n��tait pas aussi mortel qu�on le pr�tendait et que l�on a finalement fait tant de bruit pour rien, car la grippe saisonni�re tue beaucoup plus. La directrice de l�OMS, Margaret Chan, a, en personne, annonc� r�cemment � la presse que le virus n��tait pas aussi virulent qu�on le croyait et qu�elle-m�me ne s��tait pas fait vacciner. Ce qui a scandalis� le monde entier, car c�est cette m�me structure mondiale qui avait sem� la panique � travers le monde. Certains pays, telle la Pologne, qui a enregistr� le moins de cas de d�c�s dans le monde, ont, d�s le d�part, boud� le vaccin, pr�f�rant laisser le syst�me immunitaire de tout un chacun r�agir face au virus. D�autres pays, comme l�Angleterre, se sont montr�s prudents quant � la production et l�importation de grosses quantit�s de vaccins, et ont pu finalement g�rer la situation sans trop d�affolement. L�Alg�rie qui, comme toujours, prend exemple sur le mod�le fran�ais, dont la gestion de l��pid�mie s�est r�v�l�e par la suite d�faillante, a adopt� d�s le d�part une politique alarmiste, suscitant la panique totale au sein de la population. Mais cela n�a pas suffi, en fin de compte, � dissuader les citoyens � se faire vacciner, m�me au moment o� le virus emportait quotidiennement des vies humaines. Vont-il aujourd�hui r�ussir � le faire alors que les choses sont rentr�es dans l�ordre ?