Pierre Camatte, l�otage fran�ais d�Al Qa�da lib�r� il y a trois jours, en �change de l��largissement par Bamako de quatre terroristes membres de l�organisation de Ben Laden, serait donc un espion d�guis� en humanitaire. On doit la r�v�lation sur la fonction et mission v�ritables de l�otage � Bernard Bajolet, le coordinateur national du renseignement � la pr�sidence de la R�publique fran�aise. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Ancien ambassadeur en Alg�rie, Bernard Bajolet a, selon le site Bakchich qui dit en d�tenir un document, trahi la mission r�elle au Mali de Pierre Camatte par inadvertance. Le coordinateur du renseignement � l�Elys�e aurait cit� Pierre Camatte parmi les agents du renseignement fran�ais d�tenus otages un peu partout dans le monde. C��tait le 27 janvier dernier, lors d�une audition � la commission de la d�fense et des forces arm�es de l�Assembl�e nationale fran�aise. Au cours de cette audition, sans doute, par manque de vigilance, Bernard Bajolet a �voqu� le nom de Pierre Camatte comme agent de la DGSE fait otage par Al Qa�da au Mali. Au moment de cette si officielle affirmation, Pierre Camatte �tait toujours d�tenu par la branche d�Al Qa�da op�rant dans la r�gion du Sahel-saharien et au Mali. On comprend mieux, apr�s la r�v�lation, pourquoi la France faisait tant � le r�cup�rer, y compris � accepter le troc que proposait Al Qa�da, � savoir son rel�chement en �change de quatre de ses membres que le Mali d�tenait. Affect� � la surveillance des mouvements d�Al Qa�da au Maghreb islamique, notamment ses phalanges s�vissant dans la r�gion du Sahelsaharien, Pierre Camatte travaillait sous la couverture de l�humanitaire. Il agissait, disent certains, au nom d�une ONG peu connue, voire m�me inconnue, baptis�e Icare. Il travaillait, disait-on, � �radiquer le paludisme dans le nord-est du Mali. D�autres affirmaient que Pierre Camatte agissait en tant que pr�sident du comit� de jumelage entre les villes de G�rardmer, dans les Vosges, et Tidarmin� au Mali. Ainsi couvert, Pierre Camatte, du haut de ses 61 ans, pouvait, sans �veiller de soup�ons, effectuer des allers-retours entre Paris et Bamako. N��tait l�inadvertance de Bernard Bajolet, l�opinion aurait continu� � croire que l�otage pendant pr�s de trois mois d�Al Qa�da �tait un retrait� qui occupe son temps � faire dans l�humanitaire. M�me la presse fran�aise n�avait vu que du feu. Elle a poursuivi, jusqu��, voire m�me apr�s la lib�ration, pr�senter Pierre Camatte comme un paisible humanitaire. Rappelons que la lib�ration de ce dernier, en �change de la lib�ration de quatre terroristes faits prisonniers par les autorit�s maliennes, a soulev� des vagues diplomatiques. Alger et Nouakchott ont vigoureusement r�agi au troc auquel Bamako s�est adonn�e, certainement sous la pression de la France qui d�sirait, co�te que co�te et quel qu�en serait le prix, r�cup�rer son espion d�guis� en humanitaire. Alger a qualifi� l�attitude de Bamako �inamicale� et �dangereuse�. Elle a rappel� son ambassadeur au Mali pour consultation.