Selon le compte-rendu public d'une audition du patron du renseignement français à l'Assemblée nationale, fin janvier, l'ex-otage libéré mardi, Pierre Camatte, serait un agent de la DGSE. L'otage français libéré le 23 février, Pierre Camatte, serait en réalité un agent de la DGSE, les services du renseignement extérieur français. Et non simplement le président du comité de jumelage entre Gérardmer dans les Vosges et Tidarmené au Mali, ainsi que le président d'Icare, une association humanitaire travaillant à éradiquer le paludisme. Ces différentes casquettes auraient simplement servi de couvertures à des activités d'espionnage. Pierre Camatte aurait été missionné pour surveiller les mouvements des terroristes algériens qui utiliseraient le Mali comme base arrière de leurs opérations. C'est du moins ce que laisse entendre le site d'informations satirique bakchich.info ce vendredi. Bakchich se base sur le compte rendu public d'une audition à la commission de la défense nationale et des forces armées de l'Assemblée nationale, le 27 janvier. Selon cette retranscription, le député PS de la Mayenne, Guillaume Garot, s'est permis d'interroger en fin d'audition le coordinateur national du renseignement à la présidence de la République, Bernard Bajolet, sur «les informations qu'il pouvait transmettre à propos des agents des services retenus en otage». A ceci, Bernard Bajolet répond : «Nous avons actuellement huit otages. Un au Mali, Pierre Camatte, quatre au Soudan, un en Somalie et deux en Afghanistan.» Par l'expression «deux otages en Afghanistan», Bernard Bajolet entend les deux journalistes de France 3 retenus depuis le 30 décembre. Et qui ne sont donc pas des agents de la DGSE. A priori donc, Bernard Bajolet ne répond pas précisément à la question de Guillaume Garot mais livre une réponse générale sur le nombre d'otages français. Reste que sa réponse est ambiguë, voire maladroite, au point que la question se pose : Pierre Camatte a-t-il été balancé par son patron ou ce dernier s'est-il juste emmêlé les pinceaux ? En tout cas, le zèle mis par les officiels français pour le libérer, y compris par le paiement d'une rançon aux terroristes de l'Aqmi, et le fait que Camatte ait été reçu en grande pompe par le président Sarkozy dans le palais présidentiel de Bamako sont des indices édifiants. A cela, il faut ajouter les déclarations de Camatte à la presse qui ont tout du discours formaté.