L'information émanerait du coordinateur national du renseignement à la présidence de la République, Bernard Bajolet, et a été relevée jeudi par le site Backchich.info. Le 27 janvier dernier, le responsable du renseignement auprès de Nicolas Sarkozy est entendu par la commission de la défense nationale et des forces armées de l'Assemblée nationale. Au cours de cette longue audition, le député socialiste Guillaume Garrot demande à faire le point sur les agents de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) pris en otages dans le monde. Bernard Bajolet fait le compte : “Nous avons actuellement huit otages. Un au Mali, Pierre Camatte, quatre au Soudan, un en Somalie et deux en Afghanistan.” S'agit-il d'une erreur de retranscription dans le compte-rendu de l'entretien ? Bajolet fait-il référence à l'ensemble des ressortissants français détenus à travers le monde, sans mentionner qui, parmi eux, fait partie de la DGSE ? Ainsi, les deux otages retenus en Afghanistan sont-ils des espions ou s'agit-il des deux journalistes de France 3 ? Selon les informations recueillies par Europe1, les services de renseignement français démentent “formellement l'information selon laquelle huit “agents” étaient retenus en otages” au moment où Bernard Bajolet parlait devant la commission. Mais pour Backchich.info, Pierre Camatte travaillait bien “sous couverture”. Il était présenté dans les médias comme le président d'une association, nommée Icare, impliquée dans la culture d'une plante thérapeutique contre le paludisme. Ce Vosgien de 61 ans exerçait au Mali depuis 1995 et y vivait depuis un an. En fait, explique le site Backchich.info, il s'agirait de ce que l'on appelle dans le métier une “légende”. Ses allers et retours dans le pays africain auraient permis à la DGSE d'obtenir des informations sur ce territoire, devenu depuis quelque temps la base arrière des terroristes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, ex-Groupe armé islamique (GIA). Une information à prendre donc avec des pincettes.