La pr�servation des r�serves de change reste un �l�ment d�terminant de toute politique selon le gouverneur de la Banque d�Alg�rie, Mohamed Laksaci qui appelle � �viter toute mauvaise allocation de ressources. Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Le gouverneur de la Banque d�Alg�rie, Mohamed Laksaci, a pr�sent�, jeudi, la conjoncture financi�re et mon�taire de 2009 devant les dirigeants des 26 banques du pays. Longue et alourdie de chiffres, l�intervention de M. Laksaci l��tait. Mais, fondamentalement, c��tait une r�action tacite aux r�cents propos du ministre de l�Industrie et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar, qui a soutenu, un moment, la possibilit� de rapatriement des r�serves de change. Celles-ci �tant estim�es � 148,9 milliards de dollars (Droits de tirage sp�ciaux compris) � fin d�cembre 2009 et couvrent 36 mois d�importation. Or, le gouverneur a affirm� qu�il serait �intelligent, imp�ratif, d��viter toute d�marche pouvant contribuer � une mauvaise allocation des ressources�. Selon M. Laksaci, l�Alg�rie a fait bon usage de ses r�serves de changes dont la pr�servation reste un �l�ment d�terminant, prioritaire, de toute politique �conomique et d�investissements publics. Comme le gouverneur s�est voulu rassurant sur le placement � l�ext�rieur de ces avoirs, constitu� � 46 % en dollars et � 42 % en euros. Selon Mohamed Laksaci, le placement repose notamment sur le principe de s�curit� et de diversification. Ainsi, les revenus des placements restent �appr�ciables�, dira-t-il, malgr� un rendement �tr�s faible� dont il n�a pas donn� le chiffre, et dans la mesure o� les taux directeurs des banques centrales, europ�ennes et am�ricaine, quasiproches de z�ro. Et au regard d�un taux de change effectif r�el en d�pr�ciation en moyenne annuelle de 2 %. La balance des paiements exc�dentaire de 520 millions de dollars Par ailleurs, Mohamed Laksaci a estim� que dans la mesure o� la situation financi�re reste globalement fragile dans le monde, la position de l�Alg�rie, a contrario, est � la r�silience aux chocs externes. Certes, notre pays a subi les effets de la crise du fait de la chute des prix du p�trole. En termes de baisse des recettes et de la fiscalit� de plus de 40%, et des avoirs ext�rieurs nets sont de 2 890 milliards de dinars. N�anmoins, la balance courante des paiements reste encore exc�dentaire, m�me si cet exc�dent est seulement de 520 millions de dollars. Voire, les importations restent stabilis�es, les mesures de r�gulation prises aidant, et l�importation des services non facteurs a diminu� de 4,9 % par rapport au niveau de 2008. 59 milliards de dollars dans le Fonds de r�gulation En outre, les transferts courants nets affichent un solde positif de 2,9 milliards de dollars et le compte capital reste exc�dentaire par rapport au compte courant. Egalement, l�encours de la dette ext�rieure est de 3,9 milliards de dollars, les investissements directs �trangers enregistrent un flux net de 2,3 milliards de dollars, voire, et chiffre phare, les r�serves accumul�es au Fonds de r�gulation des recettes (FRR), � fin d�cembre 2009, sont l��quivalent en dinars de 59 milliards de dollars. De m�me, Mohamed Laksaci a indiqu� que les autres disponibilit�s financi�res d�passent les 80 milliards de dollars (d�p�ts de Sonatrach, d�p�ts des autres agents non financiers, d�p�ts en devises). L�exc�s des liquidit�s devient structurel Les liquidit�s bancaires (2448 milliards de dinars) restent encore trop exc�dentaires, m�me si elles se sont contract�es en 2009. Toutefois, cet exc�dent devient structurel m�me si la Banque d�Alg�rie pr�ne toujours l�absorption de l�exc�s de liquidit� et les reprises obligatoires. Comme Mohamed Laksaci note que le niveau de la monnaie fiduciaire (en circulation) reste encore �lev�, en expansion de 22,7 %. Ceci malgr� les efforts des banques et la modernisation du syst�me de paiement et quoique la croissance mon�taire soit mod�r�e, fait in�dit, � 4,25 %. Ainsi, des efforts sont n�cessaires, selon le gouverneur, en vue d�am�liorer la place de la monnaie scripturale qui s�est contract�e, elle, de 2,6 %. L�inflation endog�ne prend le pas Certes, les cr�dits bancaires � l��conomie ont cr� de 18,5% (de 23,6% pour le moyen et long terme, et de 12,5% pour les PME), les financements sont disponibles, � maturit� rallong�e� N�anmoins, Mohamed Laksaci responsabilise les banques qui doivent encore faire des efforts pour une efficacit� fonctionnelle meilleure et un soutien continu aux PME. D�autant, dira-t-il, que la Banque d�Alg�rie a compl�t� le cadre r�glementaire op�rationnel et affin� de la politique mon�taire. A propos de l�inflation, Mohamed Laksaci note qu�elle s�est poursuivie � 6,4 % (au niveau national) et � 5,7 % pour le Grand Alger. Cependant, c�est l�inflation endog�ne (hausse des prix des produits alimentaires et produits agricoles frais) qui a pris le relais de l�inflation exog�ne.