Un sommet franco-italien �tait organis� le 9 avril � Paris r�unissant Eric Besson, ministre fran�ais de l�Immigration, et Roberto Maroni, ministre italien de l�Int�rieur. Les deux parties viennent de d�cider de la cr�ation d�une force d�action rapide franco-italienne de garde-fronti�res et se sont engag�es � �g�n�raliser les patrouilles maritimes conjointes en M�diterran�e�. Le communiqu� de presse d�Eric Besson annonce que cette nouvelle force sera op�rationnelle d�ici 2011 et devra permettre �d�emp�cher l�ouverture de nouvelles routes clandestines par les fili�res d�immigration irr�guli�re en M�diterran�e�. Par la cr�ation de cette nouvelle force, les deux pays � France et Italie � rappellent que leur projet commun est conforme au pacte europ�en sur l�immigration et l�asile et la d�cision du Conseil europ�en des 29 et 30 octobre dernier et sur initiative des deux pays, d�inscrire au sommet de l�agenda europ�en le d�veloppement des capacit�s de l�agence europ�enne Frontex. Celle-ci, rappelons-le, a �t� cr��e en 2005 et domicili�e � Varsovie, en Pologne. C�est une agence de l�UE charg�e de coordonner la coop�ration entre Etats membres en mati�re de gestion des fronti�res ext�rieures et de les assister. Ainsi, les Etats membres mettent � la disposition de Frontex des moyens (bateaux, h�licopt�res�) pour garantir les contr�les. Autrement dit, cette agence devait chapeauter la gestion commune des fronti�res ext�rieures de l�Union Europ�enne. Sur demande d�un Etat membre confront� � une arriv�e massive de migrants clandestins, Frontex devait d�p�cher sur place une �quipe d�intervention rapide �compos�e de sp�cialistes en contr�les frontaliers approfondis� d�autres pays europ�ens. Relevons que jusqu�� ce jour, aucun pays de l�UE, m�me confront� � ce type de situation, n�a fait appel � Frontex. Si au sommet franco-italien du 9 avril dernier, les deux partenaires ont d�cid� de renforcer Frontex, l�on est tent� de dire que cette agence � dont certains pays de l�UE n��taient pas � l�origine tr�s enthousiastes � n�a pas eu les r�sultats escompt�s par ses cr�ateurs, m�me si, � son actif, ses initiateurs mentionnent notamment deux op�rations en 2006 (Hera 1 et Hera II ) qui se sont concentr�es sur les immigrants clandestins venus d�Afrique via les �les Canaries et qui auraient �t� conclues par l�emp�chement de 5 000 clandestins africains qui tentaient d�entrer en Europe. Comme autre troph�e de guerre, l�agence mentionne que 3173 immigrants ill�gaux en provenance de Libye et de Tunisie, en passant par Malte, ont �t� bloqu�s dans leur tentative, gr�ce notamment � la �coop�ration de pays tiers comme la Mauritanie et le S�n�gal�. Mais il faut aller plus loin et c�est pr�cis�ment l�objet de cette force d�intervention rapide franco-italienne qui va g�n�raliser les patrouilles maritimes conjointes en M�diterran�e, et qui, est-il rappel� par les deux parties, va agir �conform�ment � l�adoption, par tous les ministres europ�ens le 25 f�vrier 2010 � Bruxelles, d�une feuille de route portant 29 mesures pour renforcer la protection des fronti�res et lutter contre l�immigration clandestine. Parmi les nombreuses actions prioritaires cit�es pour cette nouvelle force bilat�rale rapide, nous rel�verons : le renforcement des capacit�s op�rationnelles de frontex ; la g�n�ralisation des patrouilles maritimes conjointes entre les Etats europ�ens et m�diterran�ens et une plus grande implication des pays de l�UE, Une plus grande surveillance de l�espace m�diterran�en et la cr�ation en 2010 par la France de la fonction de gardes-c�tes dont la lutte contre l�immigration clandestine en M�diterran�e sera une priorit� ; l�organisation et le financement par Frontex de vols communs pour les expuls�s� Et un point particulier qui semble une priorit� absolue �un programme d�action avec la Libye et la Turquie, compte tenu des enjeux majeurs et imm�diats�. D�s que possible, est-il expliqu�, �un accord avec la Libye devra permettre de consolider le mouvement r�cent de r�duction des flux migratoires ill�gaux en provenance de ce pays�. Mais, ce n�est l� qu�un d�but dans la mesure o� les deux ministres pr�sentent ce projet comme une pr�figuration de la cr�ation d�une �police europ�enne des fronti�res�.