En d�pit de son �radication en Alg�rie, le paludisme d�importation reste une menace permanente, plus sp�cialement au niveau des fronti�res avec le Niger et le Mali, � l�extr�me sud du pays, o� le transit des populations inqui�te les sp�cialistes. Ces derniers, pr�sents � la rencontre consacr�e � la lutte contre le paludisme qui s�est d�roul�e hier � l�Institut national de sant� publique (INSP), ont tir� la sonnette d�alarme, soulignant l�absence de surveillance au niveau des postes frontaliers. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) - Pour le professeur Mesbah, directeur de la pr�vention au minist�re de la Sant�, de la Population et de la R�forme hospitali�re, en d�pit du nombre peu important des cas de paludisme enregistr�s au cours de ces derni�res ann�es, les d�placements des populations � risque au niveau des zones frontali�res constituent une menace permanente d�introduction du paludisme. Au cours de l�ann�e 2009, une centaine de cas de paludisme a �t� enregistr�e, alors qu�apr�s l�ind�pendance, 20 000 � 30 000 cas avaient �t� signal�s. Ces statistiques, selon le docteur Mesbah, traduisent une �radication du paludisme, en d�pit de la persistance des cas import�s. Le docteur Harrat, de l�Institut Pasteur d�Alg�rie, mettra toutefois en garde contre un rel�chement de la surveillance de la part des services de sant�, mais aussi des postes frontaliers o� les voyageurs ne subissent pas les contr�les sanitaires n�cessaires. Le risque vient aussi, selon ce sp�cialiste, du fait qu�� une certaine p�riode, tr�s peu d�entomologistes activaient sur le terrain, ce qui limitait les travaux de recherche. Le manque d�actions de formation et de sensibilisation est �galement une contrainte qu�il faut lever, afin de pouvoir limiter l�avanc�e de la pathologie, explique-t-il. Pour sa part, le professeur Mesbah a rappel� que le programme de lutte contre le paludisme concerne, en premier lieu, la surveillance �pid�miologique et la lutte contre l�anoph�le femelle, moustique responsable de la transmission de cette maladie. Dans ce cadre, un programme de pr�vention a �t� mis en place, a-t-il indiqu� en �voquant le traitement et la surveillance des plans d�eau au niveau des zones � risque. �Et nous avons aussi am�lior� la prise en charge th�rapeutique au cours des derni�res ann�es, � travers les nouveaux traitements contre le paludisme recommand�s par l�Organisation mondiale de la sant� (OMS)�, a-t-il ajout�. Concernant la strat�gie adopt�e, la phase actuelle de lutte contre cette pathologie, selon le minist�re de la Sant�, est notamment bas�e sur la surveillance �pid�miologique � travers toutes les wilayas du pays, avec une attention accrue au niveau des foyers r�siduels du sud du pays, r�gion o� le risque de paludisme autochtone est plus �lev�. Toutefois, la recrudescence des cas de cette pathologie n�est pas � �carter, selon les sp�cialistes. Et elle peut �tre amplifi�e du fait des mouvements de populations du Sud vers le Nord et des bouleversements climatiques dans la r�gion sah�lo-saharienne qui engendrent une circulation accrue de porteurs de souches parasitaires exotiques, connues pour leur extr�me virulence. Pour l�ann�e 2010, le programme retenu concerne le maintien de la surveillance �pid�miologique, le renforcement de l�activit� de d�pistage h�matologique et de contr�le de la qualit� de cet examen sur le territoire national. Il s�agit �galement, selon les intervenants, de la mise � niveau des connaissances par la r�alisation de cycles de formation et de recyclage des personnels de sant� impliqu�s dans la lutte antipaludique, ainsi que du renforcement de la surveillance entomologique, notamment au niveau des foyers � risque. Concernant ce dernier point, il s�agit d�op�rations de recherche des g�tes larvaires potentiels et d�actions de sensibilisation plus intenses en direction des populations.