Le programme des 100 locaux, � usage professionnel et artisanal, lanc� � travers toutes les communes du territoire national, commun�ment appel� le programme du pr�sident de la R�publique, est tout simplement en train de tourner � la d�sillusion. Annonc� par le pr�sident de la R�publique lors de la r�union avec les walis en 2003, lanc� en grande pompe mais dans la pr�cipitation du pur style d�magogique, le programme pr�voyait la r�alisation de 150 000 locaux � travers tout le territoire national et avec pour ambition la cr�ation moyenne de deux emplois par local, ce qui g�n�rera quelque chose comme 300 000 emplois. Au niveau de la wilaya de Mila, des centaines de milliards de centimes ont �t� r�quisitionn�s pour la circonstance, 3 200 locaux ont �t� inscrits, dont moins de 50 % sont effectivement achev�s � ce jour. Beaucoup de tares et d�incompatibilit�s apparaissent au grand jour, au fur et � mesure, tellement l�improvisation et le volontarisme politiciens ont prim� sur une d�marche r�fl�chie et bien �tudi�e se basant, en principe, sur une demande motiv�e de la cat�gorie vis�e, socialement r�aliste et �conomiquement viable. Mais tel n�est, malheureusement, pas le cas. Au bout du compte, cette op�ration n�a pas suscit� l�entrain ni l�adh�sion des jeunes ch�meurs, principale cat�gorie cibl�e. Les raisons sont multiples et inextricables : des locaux souvent excentr�s des agglom�rations, � structures �tag�es du genre bazar commercial, dans la plupart des cas ne disposant ni de VRD, ni �lectricit�, ni toilettes, ni am�nagement ext�rieur, encore moins la s�curit�, l�entretien et le gardiennage des lieux, et ce, par manque de financement mais surtout par enchev�trement des pr�rogatives et des responsabilit�s, sans oublier, bien s�r, l�ambigu�t� quant aux modalit�s de mise � disposition de ces locaux � �usage professionnel et artisanal� au profit des ch�meurs promoteurs �ligibles, exclusivement, sur les listes des dispositifs de la Cnac, de l�Angem et de l�Ansej. A Mila ville, la b�tisse qui abrite la centaine de locaux � �tages (situ�e � la cit� Boutout), reste d�sesp�r�ment vide, malgr� le fait qu�une bonne partie soit d�j� attribu�e, et ce, au grand bonheur du gargotier qui s�y est install� et qui occupe seul les lieux, y compris la devanture et le hall principal ! A Chelghoum La�d, Ferdjioua, Grarem, Zeghaia et partout ailleurs, c�est le m�me topo, fait de d�solation, de g�chis et de d�senchantement ; bref, c�est l��chec de tout un programme qu�on refuse obstin�ment d�admettre.