Le programme des 100 locaux par commune, lancé par le président de la République au début du deuxième mandat pour relancer l'activité économique au niveau local, a-t-il été détourné de sa vocation première ? Destinés initialement pour les activités professionnelles, ces locaux semblent être affectés pour booster les dispositifs de soutien à l'emploi qui ont connu un échec cuisant des années durant leur lancement. L'Etat tente-t-il de récupérer le projet présidentiel pour redorer le bilan des dispositifs de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) et la Caisse nationale de l'assurance chômage (Cnac) au détriment des «petits» patrons qui veulent se lancer dans l'activité libérale. C'est en tout cas ce qui ressort des critères d'attribution des locaux réalisés dans ce cadre dans plusieurs communes. L'APC d'Alger-Centre a déjà distribué deux quotas de locaux à usage professionnel. Si l'APC exige la résidence dans le territoire de la commune comme critère essentiel pour l'obtention des clefs du local, les postulants au dossier Ansej sont prioritaires, apprend-on auprès de cette APC qui procédera prochainement à la distribution de 50 autre locaux. Selon M. Bettache, vice-président de l'APC d'Alger-Centre, plus de 100 locaux seront ainsi distribués. «Les 100 locaux commerciaux sont réalisés sur le budget de la commune. Concernant le programme présidentiel, un autre quota de locaux sera réalisé par financement de l'Etat», indique le même élu. La commune de Rouiba, qui a pu réaliser 50 locaux grâce au financement de l'Etat, attend toujours la réception de la deuxième tranche. Selon M. Lakrouz, P/APC, seuls les postulants éligibles à l'Ansej ou à la CNAC peuvent prétendre à ces locaux. Une commission installée par le wali délégué statue sur les dossiers des prétendants à ces surfaces destinées initialement à la résorption du chômage et à la création de la richesse au niveau communal. L'administration semble donc avoir tracé la destination finale de ce programme annoncé en grande pompe, et a décidé d'en faire un support non négligeable pour relancer les formules Ansej et CNAC, cela au moment où dans certaines communes de la capitale le projet n'a même pas vu le jour pour indisponibilité d'assiette foncière, comme c'est le cas à Dély Ibrahim. A Mohammadia, ou à El Marsa, comme dans tant d'autres communes, les 100 locaux sont simplement fermés en attendant une décision d'affectation !