Dans la nuit de vendredi à samedi, la commune de Bordj Badji Mokhtar a renoué avec les affrontements entre Touareg et Arabes. Le wali d'Adrar menace de dissoudre l'Assemblée populaire communale si cette dernière n'arrive pas à trouver des solutions à cette situation qui y prévaut depuis près d'une semaine. Après une accalmie précaire, de nouveaux affrontements ont éclaté dans la nuit de vendredi à samedi, dans la rue «Achariî el wassaâ» de cette ville frontalière avec le Mali. Les éléments de la Gendarmerie nationale sont intervenus pour mettre fin aux heurts en tentant de séparer les Arabes Barabiches et les Touareg d'Idnane. La ville de Bordj Badji Mokhtar a été totalement quadrillée par les unités de la Gendarmerie nationale qui veillaient au grain pour éviter l'embrasement. Après une brève accalmie, les échauffourées intercommunautaires ont repris de plus belle dans cette commune. Afin de rétablir l'ordre public, le wali d'Adrar a sommé les membres de l'Assemblée communale de mettre fin à cette guéguerre qui dure depuis près d'une semaine. A défaut, il sera mis fin à ses fonctions, avait menacé le wali, selon des sources crédibles. Les services de sécurité de la wilaya d'Adrar ont indiqué que 40 personnes impliquées dans ces affrontements ont été arrêtées. Les individus impliqués dans ces évènements «condamnés par la population locale» ont été interpellés et présentés à la justice, a-t-on ajouté de même source. Les autorités locales poursuivaient leurs démarches auprès des différents acteurs de la société civile locale pour régler ce conflit qui a éclaté suite à une tentative de vol d'un magasin avant que la situation ne dégénère en échauffourées entre membres de deux communautés de la région, touarègue et arabe. Le bilan des affrontements qui ont éclaté mardi soir, s'élève à 6 morts et 30 blessés, dont 6 dans un état grave, ainsi que plusieurs biens incendiés, a indiqué le secrétaire général de la wilaya d'Adrar. «Le respect de la loi et le maintien de l'ordre seront imposés et la justice sévira pour faire respecter la loi de la République», a souligné à ce propos Abdelkader Bradai, indiquant que le wali d'Adrar est toujours sur les lieux pour œuvrer à l'apaisement de la situation et le règlement du conflit. Ce dernier a tenu, jeudi matin, une autre rencontre de concertation, au siège de la daïra de Bordj Badji Mokhtar, avec les différents acteurs de la société civile locale, afin d'appeler à «la sagesse», à «faire prévaloir le dialogue et la raison», à «rejeter la violence» et à «se consacrer au développement de cette région frontalière».