Les affrontements se déroulant depuis mercredi dans la commune de Bordj Badji Mokhtar (daïra de Bordj Badji Mokhtar, wilaya d'Adrar) ont fait de nouvelles victimes, hier, alourdissant un bilan déjà trop lourd. En effet, trois personnes ont été tuées, hier, dans des affrontements entre tribus, avons-nous appris de source locale. Si au centre-ville la situation était calme, les affrontements se sont renouvelés, hier, au quartier Houari-Boumediène et dans d'autres localités. Trois personnes ont été tuées au cours de ces affrontements, portant le bilan à 10 morts et plus de 40 blessés. Depuis mercredi dernier, au moins 40 voitures et 47 locaux commerciaux ont été incendiés dans ces affrontements, nous a indiqué une source locale. Les affrontements, qui ont opposé deux tribus (tribu des Arabes barabiches et tribu des Touareg d'Idnane) auraient commencé, selon une source locale, après que des arabes barabiches eurent accusé un Touareg d'avoir commis un vol dans un de leurs commerces, lesquels les affrontements ont causé la mort d'un Touareg. Ces échauffourées se sont poursuivies avec une grande violence au point que les gendarmes déployés sur les lieux pour empêcher de nouveaux affrontements eurent trouvé d'énormes difficultés à séparer les deux tribus et empêcher la poursuite de la violence. Cette commune de Bordj Badji Mokhtar, qui enregistre un taux de chômage de 98% selon une déclaration faite par le président de l'Assemblée populaire communale (APC) de Bordj Badji Mokhtar au Temps d'Algérie, comptait, au dernier recensement, 77 000 habitants. Des automobilistes s'abritent devant le siège de la Gendarmerie nationale. Les heurts entre les deux tribus ont été d'une telle violence que de nombreux automobilistes s'étaient abrités devant le siège de la Gendarmerie nationale, avons-nous appris auprès de témoignages locaux. Des pierres ont été utilisées dans ces affrontements et des commerces attaqués et incendiés. Les notables de cette localité ayant tenté de convaincre les deux tribus à mettre fin à cette bagarre ont trouvé des difficultés por le faire. Ces notables ont été rejoints par les leaders de tribus dans cet effort et ont tenu une réunion hier dans l'après-midi, au siège de la daïra de Bordj Badji Mokhtar, dans le but de stopper ces affrontements et faire revenir le calme, avons-nous appris de source locale. Une trentaine de notables et leaders de tribus ont fait le tour de la ville Au terme de cette réunion, trente notables et leaders de tribus sont sortis, hier en fin d'après-midi, dans la rue pour parler aux habitants et les sensibiliser contre la violence, a ajouté notre source. La trentaine de notables et leaders de tribus se trouvaient à bord de six voitures, escortés par la Gendarmerie nationale pour assurer leur sécurité. Des hauts-parleurs ont été utilisés pour appeler les habitants à participer à l'effort de dialogue et au refus de la violence. De nombreux habitants de Bordj Badji Mokhtar, commune frontalière avec le Mali, lient ces affrontements à la situation prévalant au nord du Mali, présentant cette violence comme «une volonté et une manipulation visant à opposer les Arabes aux Touareg dans le cadre d'une fitna qui cible toute cette région».