Après une longue et éprouvante campagne électorale, les nouveaux maires, qui savourent encore leur victoire, doivent mener une nouvelle «expédition». Et cette fois, ce n'est pas les électeurs qu'ils doivent convaincre pour adhérer à leur cause, mais bel et bien leurs collègues au sein des Assemblées. Etant donné que la majorité des APC ne sont pas remportées par les partis à la majorité absolue, les partis dont sont issues les P/APC doivent chercher des alliances avec les élus des autres formations et listes indépendantes. Alors que dans plusieurs communes, les manifestations se poursuivent pour dénoncer la fraude et le détournement des voix des électeurs, la majorité des communes vivent un problème d'un autre genre : le risque de blocage des APC en raison de l'absence de la majorité absolue qui permet de gérer la collectivité en toute quiétude. Dès l'annonce des résultats préliminaires par le ministre de l'Intérieur, les nouveaux locataires des APC ont lancé des tractations avec les élus des autres listes. Si le code communal a tranché la question des présidents des Assemblées communales en décidant que la tête de liste qui a la majorité des voix est élue d'office président, la loi électorale n'a pas mis fin au risque de blocage, en optant pour la répartition des sièges à pourvoir entre les listes proportionnellement au nombre de suffrages obtenus par chacune d'elles, ce qui oblige la liste qui prend les commandes de contracter des alliances. Si les directions nationales des partis politiques ne veulent pas s'impliquer dans cette affaire, laissant le choix à leurs élus au niveau communal, il n'en demeure pas moins que les maires vont éprouver des difficultés pour se faire adouber par les autres élus. Surtout que la majorité des APC sont concernées. Il serait, en effet, difficile d'aboutir à des alliances, notamment dans les communes où des protestations sont en cours, contestant les résultats des élections et dénonçant la fraude. Comment une liste accusée de fraude par tous ses concurrents ferait-elle alliance avec eux ? Le blocage dans ces cas est-il inévitable ? Dans d'autres communes, les P/APC doivent déjouer les sensibilités claniques et surmonter les egos démesurés de certains élus pour pouvoir gérer leurs communes et délibérer dans des conditions favorables. Au niveau de certaines APC, des alliances sont déjà formées contre les listes gagnantes, ce qui augure de leur blocage. C'est le cas de la commune de Draa El Mizan où les élus de toutes les listes ont exclu toute alliance avec le FFS qui a remporté la majorité des voix des électeurs. En l'absence donc de majorité, le blocage menace des centaines d'APC au niveau national. Le FLN qui a gagné les élections au niveau de 603 communes est obligé de recourir à des alliances avec tous les autres partis, toutes tendances confondues. Au niveau local, une alliance entre le FLN et le RCD ou entre le RND et le MSP est tout à fait naturelle. Idem pour le RND qui a raflé 451 communes. Sans les alliances, il ne pourra rien gérer.