Le conflit politique opposant le Qatar à l'Arabie saoudite, l'Egypte, les Emirats arabes et le Bahreïn, dure depuis juin et s'étale au Liban. Le Qatar se joint à ceux nombreux qui accusent l'Arabie saoudite d'avoir exigé au Premier ministre libanais de démissionner. Dans la continuité de la crise diplomatique actuelle dans la région, le Liban serait la dernière cible de la campagne d'intimidation que mènerait l'Arabie saoudite et qui risquerait de déstabiliser le Moyen-Orient dans son ensemble. Du moins, c'est ce qu'estime le Premier ministre du royaume qatari. Le ministre qatari des Affaires étrangères Mohammed ben Abdulrahman al-Thani, qui assume également les fonctions du Premier ministre du royaume, a accusé l'Arabie saoudite d'«intimider» les pays voisins et de provoquer un nouveau conflit sur fond de la crise diplomatique actuelle dans la région. «Il s'agit d'un grand pays intimidant un petit pays. Nous l'avons déjà vu au Qatar et nous voyons ce scénario se répéter au Liban», a fustigé le Premier ministre, cité par le journal The Independent. Le ministre a tenu à rappeler les allégations d'hommes politiques libanais estimant que la volonté de démissionner du Premier ministre Saad Hariri aurait été orchestrée par l'Arabie saoudite, où il aurait été assigné à résidence. «Le Liban est un pays fragile, et la politique visant à forcer le Premier ministre à démissionner et à laisser un vide dans le pays, ce qui constitue une question délicate pour tout le monde, est contreproductive», a noté al-Thani. Le Qatar est accusé par l'Arabie saoudite de coopérer avec l'Iran et a exigé que Doha annule la coopération. Le Qatar a refusé et a relancé la coopération avec l'Iran. Depuis la rencontre Washington-pays arabes tenue en Arabie saoudite, la monarchie des pétrodollars prône une politique hostile à Téhéran. Le président américain a réclamé la constitution d'un front contre l'Iran. L'Arabie saoudite a applaudi et a rapidement obéi à Washington. Depuis le 5 juin, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes, Bahreïn et l'Egypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar qu'ils accusent de soutenir des mouvements terroristes, ce que Doha. Ces pays reprochent également au Qatar d'entretenir des liens avec l'Iran, grand rival régional de l'Arabie saoudite. L'Arabie saoudite, Bahreïn et les Emirats ont également interrompu leurs liaisons aériennes ou maritimes avec le Qatar. Riyad a aussi fermé la seule frontière terrestre de l'émirat. Saad Hariri, qui avait annoncé sa démission le 4 novembre dernier depuis l'Arabie saoudite en dénonçant le rôle déstabilisateur de l'Iran et du Hezbollah libanais, a accepté de «suspendre» sa décision après son retour à Beyrouth. Il a conditionné son maintien aux affaires au respect du principe de «distanciation» vis-à-vis des conflits régionaux. L'Arabie saoudite qui mène une politique hostile dans la région, a crée une coalition musulmane prétendument pour combattre le terrorisme. La Syrie, l'Irak, l'Iran et le Liban, pourtant participant à la lutte contre le terrorisme, ont été écartés. L'Arabie saoudite tente de manipuler les pays de la région et faire croire que la monarchie des pétrodollars combat le terrorisme. Michel Aoun : «Hariri restera» Espérant le règlement prochain de la crise engendrée par la démission surprise du Premier ministre Saad Hariri, le Président libanais a affirmé que ce dernier restera à son poste. Partir ou rester? Alors que Saad Hariri, qui a «suspendu» sa démission, garde toujours le silence, le Président libanais Michel Aoun affirme dans une interview au quotidien italien La Stampa que le Premier ministre restera «certainement» à son poste. Aoun ajoute que la crise politique ouverte par la démission inattendue de Hariri pourrait être «définitivement réglée dans les prochains jours». «Nous venons de terminer les discussions avec toutes les forces politiques, au sein et à l'extérieur du gouvernement. Il y a un large accord», a-t-il noté à La Stampa. Saad Hariri, qui avait annoncé sa démission le 4 novembre dernier depuis l'Arabie saoudite en dénonçant le rôle déstabilisateur de l'Iran et du Hezbollah libanais, a accepté de «suspendre» sa décision après son retour à Beyrouth. Il a conditionné son maintien aux affaires au respect du principe de «distanciation» vis-à-vis des conflits régionaux. Le président libanais Michel Aoun a accusé l'Arabie saoudite du kidnapping du Premier ministre. Hariri a démissionné d'Arabie saoudite, ce qui est dénoncé par le peuple libanais. Hariri aurait du, par respect aux libanais, démissionner dans son pays au lieu de le faire en Arabie saoudite, notent des politiciens libanais. Les sunnites et chiites ont dénoncé le kidnapping du Premier ministre. L'Arabie saoudite est accusée d'avoir cherché à créer le chaos au Liban avec la démission du Premier ministre.