Le directeur technique national estime que rien ne se fera sans l'aide et l'appui de tous les acteurs de ce sport. «Nous sommes face à un travail de très longue haleine car presque tout est à refaire dans le football algérien». C'est là une des déclarations du directeur technique national du football, Rabah Saadane, qu'il a faites lors de la conférence de presse qu'il animée jeudi matin au Centre technique du football de Sidi Moussa. La première du genre depuis son installation à ce poste il y a maintenant un peu plus d'un mois. Saadane est venu exposer devant les journalistes ce qu'il entend réaliser. Il n'était pas seul dans cet exercice puisqu'il a tenu à être accompagné du directeur des équipes nationales, Boualem Charef, du responsable du développement et de l'élite, Abdelkrim Benaouda, du responsable du département de la formation, Amer Chafik et du responsable du département du football féminin, Azzeddine Chikh. Vu la médiocrité dans laquelle il baigne actuellement, il est plus qu'évident que cette DTN se retrouve devant une mission des plus compliquées. Allez mettre sur de bons rails un sport qui se plaint de posséder des clubs qui bricolent, surtout au niveau de la formation, de n'avoir pas assez d'infrastructures comme outils de travail, de la rareté d'entraîneurs compétents, essentiellement là où il en faut le plus c'est-à-dire au niveau des catégories de jeunes, de ne pas posséder les moyens humains qui doivent accompagner ce processus comme les médecins du sport, les psychologues, les diététiciens, etc. Bref un immense chantier qui ne pourra être amené à bon port qu'avec l'aide, la disponibilité et surtout la volonté de tous les acteurs du football algérien et pas seulement de cette équipe de la DTN. Les DTR sollicitées De cette conférence de presse, il en est ressorti que ses responsables sont déjà en action puisque Rabah Saadane expliquera les grands projets qu'il compte mettre en œuvre avec une priorité en faveur des jeunes catégories puisque tout le monde sait que la lacune numéro 1 du football algérien c'est l'absence d'une véritable politique de formation. Saadane fera ainsi savoir que les directions techniques régionales et les directions techniques de wilaya vont être sollicitées en vue de jeter les bases d'une refonte totale du système de formation. Un système qui requiert selon Boualem Charef, l'utilisation de vrais spécialistes de la formation et non pas de simples entraîneurs. Ce dernier insistera sur le fait que le football algérien senior accuse un énorme retard dans sa formation parce que mal pris en charge quand il était jeune. Il argumentera son propos en se servant du récent derby de la capitale entre l'USM Alger et le MC Alger. «Vous avez vu ce jour là que le spectacle était dans les tribunes et non sur le terrain où les joueurs nous ont proposé un match de médiocre qualité. Le public l'avait compris d'où sa décision de compenser cette lacune par la fête dans les tribunes. Il nous faut arriver à ce que ce public quand il vient au stade ait le droit d'assister à un spectacle de qualité sur le terrain et cela ne pourra se faire qu'en formant pour notre football les acteurs capables de réaliser ce spectacle», dira Charef. Cette mission de service public et d'intérêt général va, si on en croit, les membres de la DTN demander des moyens tout en sachant que les clubs ne font presque rien en matière de formation. Cette DTN envisage ainsi de créer, en plus du Centre de Sidi Moussa, quatre Centres techniques régionaux tout en tentant d'augmenter le nombre de licenciés en élargissant sa prospection chez les 6-12 ans. Toutefois son projet phare consistera en la création d'une Ligue nationale du football des jeunes, une structure qui s'occupera exclusivement de tout ce qui touche cette catégorie d'âge, notamment ses compétitions. «Il est impensable que des compétitions de jeunes puissent se jouer sur deux mois seulement», dira Saadane. Si on pouvait amener ces jeunes à jouer au football dix mois par an, on sera sur la bonne voie». Concernant la décision de la FAF de poser des conditions pour sélectionner des joueurs émigrés en équipe nationale, le DTN restera évasif se contentant, cependant, d'affirmer que chaque Algérien où qu'il se trouve, s'il a les qualités pour jouer en équipe nationale sera convoqué. Enfin Boualem Charef a eu à s'expliquer sur la nomination de Hocine Achiou comme entraîneur adjoint de l'EN des U17. «C'est un ex-international qui dispose du diplôme du 2e degré. Il a les qualités pour être à ce poste où il n'est qu'adjoint et non entraîneur en chef. Il est là pour apprendre».