Le pétrole new-yorkais a terminé en hausse, vendredi, porté par l'accord conclu la veille entre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires pour prolonger de neuf mois leurs quotas de production de brut. Le baril de light sweet crude (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange, la Bourse spécialisée dans l'énergie), pour livraison en janvier, référence américaine du brut, a gagné 96 cents pour clôturer à 58,36 dollars sur le New York Mercantile Exchange. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a terminé à 63,73 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 1,10 dollar par rapport à la clôture de jeudi. Les membres de l'OPEP et dix partenaires, Russie en tête, ont décidé de prolonger leurs quotas de production de pétrole jusqu'à fin 2018 pour stabiliser le redressement des prix de l'or noir. Cet accord «a été annoncé un peu tard pour avoir un réel effet sur les marchés jeudi mais tout y est positif pour les prix», a souligné Mike Lynch, de SEER. «Il laisse penser aux courtiers que l'OPEP est de nouveau capable d'être à la manoeuvre sur le marché», a-t-il ajouté. Le fait que le Nigeria et la Libye, deux producteurs jusqu'ici exemptés de quotas en raison des conflits qui perturbent régulièrement leurs extractions, aient aussi accepté de limiter leur production a été particulièrement salué par les investisseurs. «L'inclusion de ces deux pays ne compte pas tant que ça, mais cela donne confiance au marché dans le fait qu'il n'y aura pas de hausse de production surprise de la part de producteurs exemptés», a précisé Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB. Production américaine surveillée Même si, concession à la Russie, un passage en revue de l'accord est prévu en juin, les investisseurs peuvent être confiants dans les promesses de l'OPEP et de ses partenaires, a-t-il estimé. «On pourrait dire que l'engagement ne vaut que jusqu'en juin et qu'alors seulement, si besoin, il pourrait être prolongé jusqu'à la fin 2018. Mais quelle que soit la façon dont vous le présentez, ils ont clairement fait comprendre aux marchés qu'ils continueraient de réduire leur production si besoin», a noté l'expert. De plus, a remarqué Robert Yawger, de Mizuho, «les discussions ont été moins difficiles qu'attendu, en particulier avec la Russie». La question pour lui est maintenant de savoir si les nombreux investisseurs, ayant parié à la hausse en prévision de cet accord, vont décider ou non de se débarrasser de leurs positions en même temps. «C'est, là, que réside le plus gros danger, surtout qu'en même temps, la production de brut ne cesse d'augmenter aux Etats-Unis», a-t-il souligné. L'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) a dévoilé dans son rapport mensuel, jeudi, une progression de 3,2% de la production américaine en septembre, à 9,48 millions de barils par jour. Et vendredi, selon un décompte hebdomadaire de la société Baker Hugues, le nombre de puits de forage en activité a légèrement augmenté. Mais «cette progression reste modeste et, du coup, complètement écrasée par l'annonce de l'accord de l'OPEP», a avancé M. Lynch.