Dr Mouloud Ounoughène a présenté la semaine passée une communication sur les rapports de la musique sur le comportement humain à l'auditorium Maurice-Ravel au Perreux (France). C'est sur invitation de Jazz Bond Association présidée par la musicothérapeute Véronique Carlier Béhin et Marc Béhin, professeur de musique et compositeur, que cet événement a eu lieu. Cette conférence a suscité un débat instructif et intéressant auprès d'un large public qui a apprécié cette intervention. Dr Mouloud Ounoughène a indiqué que «la musique ne doit pas être conçue comme un simple objet-meuble, sa puissance immanente et sa robustesse neuronale peuvent ébranler des colosses figés». Et reprenant une phrase de Nietzsche, il a ajouté que «sans la musique, la vie serait une erreur, une besogne éreintante, un exil». Il a mis en avant l'aspect structurel mental de la musique sur l'enfant en déclarant que «sans le chant, il manquera probablement une pierre à la structuration mentale de l'enfant ainsi qu'à son développement affectif.» Il a rappelé «que Gordon Shaw et Frances Rauscher de l'Université de Californie ont confirmé dans leur étude que les groupes d'enfants de 3 à 4 ans qui ont pratiqué 15 minutes de musique par jour pendant huit mois avaient un quotient intellectuel supérieur au groupe témoin non pratiquant et que la pratique régulière d'une activité artistique à l'image de la musique permettra grâce à sa grammaire et ses techniques de développer la spontanéité créatrice, d'accroitre l'imagination et de mettre corps à une émotion». Le piano Par ailleurs, le conférencier qui a développé son intervention dira que «l'exercice du piano augmente les zones de connexion du cerveau responsable de la fonction spatio-temporel, cette partie du cortex est aussi impliquée dans la compréhension des mathématiques». La pratique de la musique et du chant aide l'enfant à développer les capacités de langage et aiguise son attention et son esprit critique. Le rythme, élément structurant du chant ou de la mélodie peut être appris de façon ludique, par le taper des mains par exemple. Ainsi, ces activités permettent d'apprendre autrement, c'est-à-dire, en dédramatisant les fautes de chant ou de dictée musicale. La pratique régulière d'un instrument de musique développe la psychomotricité, améliore la coordination fine, a indiqué le conférencier. Selon lui, le jeu de percussion permet une expression médiatisée de l'agressivité, le chant permet aussi une aide à la mécanique du diaphragme pour mieux respirer. L'apport de la musicothérapie Aussi, quelques expériences musico-thérapeutiques pratiquées dans le monde ont été exposées au public durant cette conférence, notamment celle de Fejø ou de l'institut Von Karajan sur la cadence respiratoire, de même l'approche de Habib Touma concernant le maqam. En fin de soirée, un concert aux couleurs chatoyantes de musique du monde a été donné par Marc Béhin. Les charmantes sonorités de la kora d'Abdou conjuguées aux percussions d'Abou ont fusionné avec les cordes de Marc agrémentées d'improvisations du flutiste Salem Kerrouche. Il est à noter qu'un diplôme d'honneur a été remis des mains du maire du Perreux au docteur Mouloud Ounoughène vivant en Algérie, qui pour rappel est neurochirurgien, pianiste et compositeur. Il est également auteur de plusieurs ouvrages dont Influences de la musique sur le comportement humain, ouvrage préfacé par le célèbre professeur Louis Bénabid de l'Académie des sciences françaises et concepteur de la stimulation cérébrale profonde qui est utilisée dans le traitement de la maladie de Parkinson. Cet événement rentre aussi dans le cadre du mois de solidarité internationale organisé par le conseil du départemental du Val-de-Marne.