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«La musique nous soulage»
MOULOUD OUNNOUGHENE, ECRIVAIN ET MUSICIEN, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 22 - 09 - 2011


Un médecin féru de musique
Mouloud Ounnoughène, écrivain et musicien, vient de publier un livre intitulé «Les influences de la musique sur le comportement humain». Médecin neurochirurgien de profession, vivant entre Tizi Ouzou et Bordj Bou Arréridj où il travaille, Mouloud Ounnoughene est le premier Algérien à avoir abordé dans un ouvrage la relation entre la musique et le comportement humain. Dans cet entretien il revient sur son livre.
L'Expression: Qu'est-ce qui peut amener un médecin spécialiste à devenir un féru de tout ce qui a trait à la musique?
Mouloud Ounnoughene: La musique et moi nous nous sommes rencontrés bien avant que je ne devienne médecin, très tôt j'ai été initié au piano et imprégné dès la tendre enfance à différents styles musicaux. Sans «ségrégation» on passait de Cheikh el Hasnaoui à la nouba, de Mozart aux Beatles. Sans difficulté aucune.Au fur et à mesure, la musique m'accompagnait dans mon parcours scolaire, elle me consolait dans mes moments d'angoisse, me boostait dans les phases de fatigue...après plus de dix ans d'étude du solfège et de pratique à la Maison de la culture de Tizi Ouzou, ainsi que de master class, j'ai intégré naturellement plusieurs groupes et accompagné des chanteurs, puis est arrivé 2005. J'ai enregistré avec Massin's l'album de musiques instrumentales métissées. Durant ce parcours, je me suis intéressé aux trocs esthétiques, aux effets du langage musical,aussi, les phénomènes de transe de certaines cérémonies suscitaient en moi beaucoup d'émerveillement et de curiosité. L'émotion musicale est un domaine qui m'intéresse particulièrement. Quel a été votre objectif au juste en écrivant votre livre sur les influences de la musique sur le comportement humain? D'abord, partager la passion de la musique avec les lecteurs. La musique n'est pas une entité statique,elle possède une puissance immanente. Depuis la nuit des temps, on attribuait à la musique des vertus psychothérapeutiques. Ib Sina dans son livre El Qanoun qui a influencé le monde médiéval évoque les sentiments de pureté et d'élévation que procure la musique. Cette publication traite de manière assez didactique les différents styles musicaux: Jazz, blues,noubas, maqams, flamenco ainsi que les chants fonctionnels de kabylie. Ce sont des notions intéressantes pour un mélomane, musicien ou chanteur. Par ailleurs, le lecteur trouvera un exposé sur le parcours du son depuis un instrument de musique jusqu'au cerveau avec les effets qui en découleront. Il contient en somme, une série de connaissances culturelles et scientifiques.
Vous écrivez dans votre livre que la musique influe sur le processus physiologique de l'homme. Pouvez-vous être plus explicite?
Notre organisme est une percussion complexe, il présente plusieurs rythmes biologiques, à savoir les fréquences cardiaques et respiratoires, les turn over cellulaires. Les cellules cérébrales déchargent même pendant le sommeil. Un évènement inhabituel peut perturber ces rythmes.. Du point de vue psychanalytique notre organisme ressemble au Janus de la mythologie grecque, le côté visible est le conscient et la partie enfouie serait le moteur psychique. La musique peut agir sur nos processus de mémorisation, renvoyer au passé, suggérer des images ou des scènes,elle peut ébranler des colosses en agissant sur nos instances psychiques, elle constitue un véritable révélateur d'émotions enfouies. Une émotion forte agit sur le système nerveux dit végétatif, notre coeur palpite: sa fréquence augmente, notre respiration s'accélère, il y a décharge d'adrénaline...
En lisant votre livre, on a l'impression que vous vous adressez plutôt à un public initié, n'est-ce pas?
Le seul «pré-aquis» nécessaire est d'avoir un penchant pour la musique! C'est un ouvrage de vulgarisation. La connaissance est mise à la disposition de tous, il est légitime qu'un type nouveau de publication suscite toujours interrogations et questionnements. Ce livre s'adresse aussi bien au profane qu'au mélomane; chanteur, musicien qui trouveront quelques réponses relatives aux effets de la musique au sens large.
Une riche bibliographie a servi de base à l'élaboration de votre livre, en quoi a consisté exactement l'apport de tous les livres que vous avez lus pour concevoir l'ouvrage?
Comme tout ouvrage scientifique ou travail universitaire, la bibliographie est utile pour différentes raisons: d'abord, elle évalue le degré scientifique de notre argumentation, elle offre un regard en comparant les expériences et théories des autres auteurs, Le lecteur vérifie aussi la validité des sources, enfin les différentes références témoignent d'une honnêteté scientifique. A un certain moment, vous parlez de la musicothérapie. Peut-on vraiment régler certains problèmes d'ordre psychologique en ayant recours à cette technique? Par la gymnastique émotionnelle qu'elle nous renvoie, la musique agit en nous dans notre vie quotidienne, elle nous accompagne, nous soulage sans qu'on ne se rende compte. La musique peut être objet d'identification, c'est -à-dire qu'on retrouve dans certaines bandes sonores des éléments en phase avec notre état d'âme actuel ou tempérament, par exemple, certaines musiques d'ambiance ou populaires qui accompagnent nos fêtes, par leur spontanéité, leur rythmicité et leur communicativité constituent un très bon ciment social. Les musiques urbaines et actuelles appellent à de l'imagination et à l'expression brute. Il faut savoir que la musicothérapie est enseignée depuis des décennies en Europe et aux Etats-Unis. Le premier Congrès mondial de musicothérapie s'est déroulé en 1974 au centre hospitalier La Salpêtrière à Paris. Il existe depuis fort longtemps à Salzbourg un institut «Karajan» qui étudie le pouvoir physiologique de la musique. La musicothérapie dite passive ou réceptive consiste à faire écouter des morceaux de musique selon des protocoles établis et faire susciter à l'auditeur une réaction participative. La mélodie peut libérer ou amener à une autre communication, intéressante chez l'autiste. Dans le cadre de procédé actif le sujet utilise la musique comme expression de soi.
Et inversement, écouter certaines musiques peut-il engendrer des troubles psychologiques ou des moments d'angoisse?
Une mélodie est une entité dynamique faite d'intervalles, de tons, de rythmes, de nuances. L'alchimie subtile de la musique réside dans le dosage de ces ingrédients. L'écrivain et humoriste français Alphonse Allais disait que l'harmonie un peu en excès amène l'homme à un état d'hébétude et de gâtisme tout à fait folâtre. D'une autre façon, des contrastes trop forts ou des cassures rythmiques qu'on appelle aussi syncopes, qui sont très utilisées dans le jazz sont mal tolérées par certaines personnes. Des sonorités trop aiguës peuvent aussi susciter douleur et effroi.
Comment expliquez-vous que la musique universelle, à l'instar de celles de Beethoven et Mozart et des autres compositeurs de génie ne soit écoutée que par une frange très réduite de mélomanes?
Ce sont des préjugés que beaucoup cultivent malheureusement, Mozart «appartient» à la période «classique» de la musique symphonique. Cette période se caractérise par la richesse mélodique et esthétique. Qui n' a pas vibré à l'écoute de sa 40e Symphonie! Il est évident que l'appréciation ou l'adoption, voire l'appropriation d'une musique est fonction de l'éducation musicale, du contexte socioculturel, des habitudes d'écoute, tout cela façonne notre cerveau dès l'enfance à la perception et à l'esthétique musicales. Pour conclure, je dirais qu'une oreille entraînée est une oreille bien éduquée.


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