Le Collectif des entreprises algériennes, partenaires d'Algérie Télécom crie son désarroi et s'adresse au Premier ministre en lui demandant l'intervention contre une situation de monopole de marché public. Dans une longue missive adressée donc à Ahmed Ouyahia, les membres du collectif le sollicite pour leur «rendre justice et intervenir auprès des autorités compétentes afin de préserver (notre) existence suite à un acte commercial déloyal et une stigmatisation des compétences des entreprises locales algériennes pour des raisons que (nous) ignorons» . Les gérants estiment que ces entreprises partenaires d'Algérie Télécom sont «menacées de cessation d'activités» et que la plupart des équipes de travail sont pour la «plupart part au chômage technique sur l'ensemble du territoire national et des correspondances d'alertes furent adressées aux plus hauts responsables, mais, aucune considération ni suite n'y a été donnée». Les rédacteurs dudit document disent avoir «opté pour la voie de la sagesse en privilégiant la communication et la considération du partenariat». Malheureusement, la démarche était à «sens unique et aucune manifestation officielle ou communication claire n'a été faite donnant suite à (nos) interrogations et inquiétudes», relèvent-ils. Cette situation des plus difficiles s'oppose donc, toujours selon les termes du document, à leurs efforts de participation active au développement économique et social dans le domaine des TIC (Technologies de l'Information et de la Communication) avant de tirer la sonnette d'alarme : «Nous assurons des milliers de postes de travail qui risquent de disparaître à cause de l'absence de décisions socialement justes et responsables». Plus loin, ils citeront la prise d'une décision qu'ils qualifient décision de préjudiciable et d'incompréhensible. Il s'agit, citent-ils noir sur blanc, d'un «nouveau partenaire Chinois, appelé «HUAWEI» est désormais seul détenteur d'un marché d'un million d'accès FTTH» et qu' «aucun partenaire algérien n'est directement associé à ce projet». La dite entreprise chinoise, est-il précisé, a la «liberté de gérer son plan de charge comme elle l'entend. De ce fait, elle n'accepte de travailler qu'avec de grandes entreprises de droit algérien ayant de grands moyens humains et financiers excluant ainsi, malgré leur longue expérience dans le domaine des TIC, toutes les petites et moyennes entreprises algériennes formées par Algérie Telecom et créées pour la plupart dans le cadre des différents programmes ANSEJ, CNAC et ANGEM avec la promesse de leur assurer un plan de charge suffisant pour leur développement». Résultat des retombées directes ces «dernières sont contraintes à travailler dans des conditions contractuelles très risquées avec des prix souvent très faibles». Le collectif estime aussi que le choix d'Algérie Télécom a «créé une situation de monopole de marché où les seuls bénéficiaires sont leur nouveau partenaire chinois et une poignée de grandes entreprises souvent étrangères (d'origine chinoises, égyptiennes ou tunisiennes,..etc.) n'ayant aucune expérience dans le domaine des TIC, sous-traitant à leur tour les travaux dans des conditions contractuelles du moins non réglementaires aux petites et moyennes entreprises algériennes privées de leur plan de charges». Ceci avant de s'interroger avec une profonde inquiétude sur les raisons de cette exclusion. «Serait-il plus judicieux et rentable de faire appel à des intermédiaires étrangers et les payer en devises alors qu'eux mêmes font appel aux entreprises algériennes et à nos compétences techniques pour effectuer les mêmes travaux», se demandent-il légitimement. C'est pourquoi aujourd'hui, ils dénoncent un «raisonnement dénué de toute logique et une surenchère des prestations abusives et préjudiciables à l'économie nationale et aux partenaires algériens qui ont déjà fait leurs preuves sur le terrain». Aussi mettent-ils en avant le fait que le transfert des compétences des partenaires chinois n'est qu'une «pure fabulation appuyée par le complexe de l'étranger et le manque cruel du soutien aux compétences locales». Tel est donc le cri de détresse adressé au Premier ministre par ces petites entreprises dont l'existence même est remise en cause.