Une nouvelle vie. Depuis cet été, Sofiane Feghouli a posé ses valises en Turquie. Recruté par Galatasaray, l'international algérien savoure cette expérience enrichissante tant humainement que sportivement. Pour Foot Mercato, l'ancien joueur de FC Valence se dévoile en toute simplicité et raconte sa découverte d'une Super Lig turque dont il est déjà tombé sous le charme. Il en profite aussi pour évoquer son passage compliqué à West Ham. L'occasion pour lui de vider son sac et de lâcher ses vérités. Entretien. La dernière fois que nous nous étions parlé, vous veniez de signer à West Ham. Il s'est passé beaucoup de choses pour vous depuis… Sofiane Feghouli : C'est vrai, je venais d'arriver à West Ham. C'était un projet ambitieux avec l'arrivée d'un nouveau stade, un recrutement important pour jouer les premiers rôles en Premier League très rapidement. Donc, c'était un projet qui m'avait plu. J'ai joué la saison avec West Ham et l'aventure ne s'est pas passée comme je le souhaitais. Pourquoi ? Je suis arrivé dans un club où on ne m'a pas donné réellement ma chance. Je me suis blessé avant la 1re journée et j'ai été absent un mois et demi. À mon retour, je n'ai pas joué jusqu'au mercato d'hiver. On ne m'a pas donné ma chance, malgré mon retour et le fait que j'avais fait quelques entrées. Ça ne se passait pas bien. J'ai failli quitter le club au mercato d'hiver. J'avais eu des opportunités et je voulais rebondir ailleurs comme on ne me donnait pas ma chance. Le club n'a pas voulu me laisser partir. Au final, j'ai joué peu. Donc, c'est un sentiment un peu mitigé car au niveau de mes statistiques, ce n'était pas trop mal pour le peu que j'ai joué. Mais au niveau du temps de jeu, de la sensation, ce n'était pas du tout ce à quoi je m'attendais, notamment au niveau du jeu pratiqué et de la chance qui m'a été accordée par l'entraîneur. C'est un peu comme si je m'attendais à vivre quelque chose de super beau en rejoignant la Premier League, West Ham, leur nouveau stade, etc… Mais en fin de compte, ce n'est pas du tout une aventure que je retiendrais dans ma carrière. Ça ne s'est pas passé comme je voulais. Je n'ai pas pu montrer ce que je savais faire. Avec l'entraîneur (Slaven Bilic), ça ne se passait pas très bien. Même au niveau de la préparation physique, il y a plein de choses qui n'allaient pas pour que je puisse retrouver mes moyens, du temps de jeu. En vous écoutant parler, on a l'impression que vous avez des regrets d'avoir signé chez les Hammers. J'avais fait six ans en Espagne et je sentais que j'avais fait le tour. J'avais plusieurs opportunités cet été-là, mais je voulais tester l'Angleterre. Dans la carrière d'un joueur, la Premier League c'est à faire. Mais je pense qu'il ne faut pas se tromper de coach, il ne faut pas se tromper de club. Il faut bien cibler son choix quand vous venez en Angleterre parce que c'est un championnat vraiment spécial et à part. J'ai un sentiment mitigé. Ce n'est pas comme si on m'avait donné l'opportunité de jouer et que je n'avais pas réussi. On ne m'a pas donné l'opportunité alors que je méritais de jouer à mon sens. Le peu que j'ai joué, les fans là-bas reconnaissaient que je méritais de plus jouer. C'est une sensation bizarre. Vous avez décidé de rejoindre Galatasaray cet été. Qu'est-ce qui vous a convaincu dans ce projet ? Galatatasaray, je savais que c'était un très grand club. La Turquie, c'est un championnat qui est en train de se développer, qui attire beaucoup de joueurs. Il y a pas mal de joueurs qui ont plus de 30 ans qui viennent ici, mais il y a aussi des éléments confirmés et de qualités à l'image de Samir Nasri, Younès Belhanda. Ce sont des joueurs qu'en France on connaît bien. Après avoir discuté avec les dirigeants de Galatasaray lors de plusieurs rendez-vous, j'ai senti un vrai intérêt de leur part pour moi. Ils m'avaient ciblé depuis pas mal de temps, ils me voulaient vraiment. J'ai été correct avec eux à partir du moment où j'ai donné ma parole, on a commencé les négociations et on a trouvé un terrain d'entente. Ça a été long car ça été dur de se libérer de West Ham et de trouver un accord financier. Au final, je suis très heureux ici. Je veux m'inscrire dans la durée, j'ai signé un contrat de 5 ans. Le projet est ambitieux car on veut gagner des titres. Dans ma carrière, j'arrive à un moment où j'ai besoin de gagner des titres. J'ai envie de connaître ça. Je veux aussi jouer devant un public chaud. Ici, l'amour des fans est super. Quand vous êtes un joueur de Galatasaray, on vous respecte, on vous motive et on vous encourage. Il faut aussi être exigeant sur le terrain avec vous-même car eux attendent que vous donniez le meilleur de vous-même. J'avais besoin d'un nouveau challenge après West Ham. J'avais besoin de me sentir aimé par les fans, encouragé, et de faire partie d'un grand club. Comment jugez-vous vos débuts là-bas ? Je suis très content de mes débuts. Je suis arrivé en étant blessé, ce qui veut dire que je n'ai pas fait de pré-saison. On s'est très bien occupé de moi. Le staff médical m'a remis sur pieds. On a des entraînements de qualité ici. J'ai pu faire des séances de musculation pour combler mes déficits. L'année dernière, j'avais eu des petits pépins. Je suis très content de ce côté-là. On s'est bien occupé de moi. Ensuite, j'ai joué. D'entrée, ça s'est bien passé. En plus, on est premiers au classement. J'ai eu une petite déception car j'ai pris un carton rouge (contre Trabzonspor) et ça m'a fait rater quasiment un mois de compétition. J'étais suspendu pendant plus d'un mois. Ça m'a coupé en plein élan car je me sentais de mieux en mieux au fil des matches. J'ai mis ce temps à profit pour travailler. Je suis revenu et on est toujours premiers. On sait que ça va être dur. C'est une ligue très compétitive, tous les week-ends ce n'est pas facile. Il y a beaucoup d'engagement. C'est chaud et plaisant. On sait que ce sera difficile jusqu'à la fin. D'un point de vue personnel, je suis très content de cette nouvelle aventure. J'ai fait le bon choix en rejoignant Galatasaray. Vous sentez-vous important dans cette équipe ? Mes coéquipiers me font beaucoup confiance. Ils comptent beaucoup sur moi. Ça fait plaisir. J'ai connu pas mal de vestiaires, mais on a un vestiaire qui est sain cette saison. Il y a des gars humbles, qui travaillent beaucoup aux entraînements avec notre coach. Il y a des joueurs de qualités qui veulent réussir. On tire tous dans le même sens. J'espère qu'on fera de grandes choses ensemble. Vous avez parlé brièvement de l'ambiance en Turquie avant. À votre arrivée, vous avez été accueilli comme un roi justement… Sincèrement, dès que j'ai posé les pieds à l'aéroport, j'ai été accueilli par les fans de Galatasaray. C'est très chaud, très méditerranéen comme j'aime. C'est à vivre. Il faut répondre présent sur le terrain par contre. Si vous êtes exigeant avec vous-même, que vous donnez le meilleur de vous-même, les fans seront toujours reconnaissants envers vous. Je suis vraiment très heureux ici. C'est un grand club. Il y a une super ambiance ici, mais aussi dans les autres stades. J'ai joué partout. En Allemagne, en Angleterre, en Espagne..il n'y a pas d'ambiance comme en Turquie. Ici, il y a les meilleures ambiances d'Europe et de loin. La majorité des stades sont neufs. Quand vous jouez dans de grands clubs, notamment à Istanbul, c'est passionnant. Vous avez les fans derrière vous. Vous avez signé en Turquie. Mais votre nom avait été cité en France lors des mercatos d'hiver et d'été 2017 (Rennes). Est-ce qu'on aura l'occasion de vous revoir jouer un jour ici ou ça n'entre pas dans vos plans ? Non, j'ai quitté la France il y a bien longtemps et c'était pour m'imposer en Europe. Ça n'a jamais été dans mes objectifs où ma volonté de revenir en France. La saison passée, j'ai refusé plusieurs offres de clubs français car ce n'est tout simplement pas ce que je recherche et ce qui me convient à l'heure actuelle. Pour l'avenir, je ne sais pas. Mais sincèrement, je me sens bien à l'étranger et je me vois sur le long terme à Galatasaray. Sincèrement, ce n'est pas une question que je me pose de jouer en France.