Si dans les années 1960- 1970, il n'y avait que quelques associations andalouses à travers le pays et qu'on croyait qu'il fallait être d'une famille noble pour y accéder, aujourd'hui, les choses ont bien changé. Le festival international de la Musique Andalouse et des Musiques Anciennes, qui se tient du 20 au 25 décembre courant à l'Opéra d'Alger Boualem Bessaiah, est à sa 12e édition. Récemment, la ville de Constantine accueillait le festival international du Malouf. La petite ville de Koléa à l'ouest d'Alger a programmée et a vécu également il y a quelques jours ses journées de la musique andalouse où elle avait reçu des troupes algériennes, de Tunisie et du Maroc. A Blida, Mostaganem, Tlemcen, Béjaïa etc, la musique andalouse attire de plus en plus d'amateurs qui assistent en force aux soirées organisées régulièrement à travers presque toutes les villes d'Algérie, notamment celles du nord. Mises à part les anciennes telles que la doyenne El Mossilia d'Alger, El Widadia de Blida, des associations ont été créées depuis déjà des dizaines d'années comme El Fekhardjia. Celles-ci ont été rejointes par d'autres comme El Djenadia de Boufarik, Ahbab Sadek Bedjaoui à Bédjaïa ou Dar El Gharnatia de Koléa sans compter les dizaines d'autres troupes qui activent à Cherchell, Miliana ou Tlemcen où l'andalou fait partie de la vie familiale. L'apport des associations Bien que les éditeurs continuent à préférer l'enregistrement de chansons commerciale, l'andalou a trouvé la place qui lui revient grâce à ces associations qui travaillent assidûment même si souvent, il manquent de moyens et de budget. Il faut noter que l'office national des droits d'auteur et droits voisins (ONDA) joue un rôle pour encourager la chanson du patrimoine en enregistrant des coffrets de chanteurs d'andalou, de Hawzi etc... L'amour de la musique andalouse et le travail réalisé par certains mélomanes au niveau des associations est toutefois le plus grand levier pour la mise en avant de cette musique qui attire de plus en plus les jeunes. Le travail fait au niveau des conservatoires est également à signaler car beaucoup de jeunes musiciens et chanteurs amateurs de Chaâbi ont compris qu'en passant par l'école andalouse, ils se prépareront mieux pour une carrière professionnelle car, il faut le rappeler, l'andalou est la véritable base du Chaâbi et du Hawzi. Que devient Larinouna ? Il faut noter aussi l'apport des chanteuses femmes qui se sont lancées depuis plusieurs années dans des carrières en solo en suivant l'exemple de Nassima Chabani qui fut la première à enregistrer à la télévision la Nouba Zidane. Au moins une dizaine de chanteuses telles que Zakia Kara Turki, Rym Hakiki, Lamia Madini et Lila Borsali qui est invitée à se produire lors de la soirée d'ouverture du 12e festival de la musique andalouse ont réussi à se faire un nom. Pour les hommes, certains comme le professeur Bachir Mazouni ont préféré se consacrer à la formation bien qu'ils aient toutes les qualités pour une carrière de chanteur. Le Qanoundji (cithariste) Smain Hini qui est issu de l'association El Mossilia s'est également consacré à la formation des jeunes au sein d'associations et parmi ceux qu'ils a formés, il y a sa fille Hasna qui ne cesse de monter et qu'on retrouvera également lors de ce festival. C'est vrai que ces dernières années, on a remarqué la montée de femmes au devant de la scène, mais il faut reconnaître qu'il y a une certaine marginalisation laquelle on ne connaît pas l'origine dont sont victimes des chanteurs de grande qualité tels que Farid Khodja et Ahmed Larinouna qui est à la fois chanteur d'andalou et d'opéra, c'est-à-dire le mieux placé pour être invité à se produire lors de ce festival. Au fait, que devient Larinouna ?