Le centre d'enfouissement technique (CET) de Oued Falli, sis à la sortie ouest de la ville de Tizi Ouzou, n'arrive plus à satisfaire les besoins des nombreuses communes qui le sollicitent au quotidien pour le déversement de leurs ordures. Mis en service en mai 2009 pour la réception des déchets de trois communes, à savoir Tizi Ouzou, Draâ Ben Khedda et Tirmitine, le CET de Oued Falli, dont la durée de vie est limitée à une dizaine d'années, se retrouve aujourd'hui en phase de saturation à cause du nombre important de communes qui le sollicitent au quotidien pour le déversement de leurs ordures. En effet, destiné à trois communes seulement, le CET de Oued Falli reçoit les déchets d'une dizaine d'autres communes, en raison de l'absence de ce genre de centre dans ces localités. Mais avec le temps, le CET de Oued Falli qui est destiné à recevoir 200 tonnes de déchets par jour se trouve contraint de voir cette quantité doubler pour atteindre la moyenne de 450 tonnes par jour, en raison du nombre important de communes qui y déversent leurs ordures. Une situation qui a contraint les responsables du CET à accorder un délai de six mois aux communes concernées de trouver d'autres lieux où elles auront à déverser leurs ordures, puisque selon eux, le CET de Oued Falli ne pourra plu accueillir les déchets de ces communes. «Le conseil d'administration du CET de Oued Falli a décidé d'accorder un délai de six mois aux communes concernées pour trouver une solution puisque passer ce délai, seules les trois communes de Tizi Ouzou, Draâ Ben Khedda et Tirmitine auront le droit d'utiliser le CET», explique Djouher Hadaddou, directrice de l'environnement de Tizi Ouzou, non sans préciser que cette décision a été prise en raison du risque de saturation du CET de Oued Falli. «Au départ, nous avons accepté d'ouvrir les portes du CET à d'autres communes qui ne disposent pas de sites adéquats pour leurs déchets, mais au fil des années, nous avons constaté que le CET ne peut plus supporter les quantités importantes de déchets déversées au quotidien avec une moyenne de 450 tonnes alors que sa capacité est de 200 tonnes par jour. D'ailleurs, si on continue à cette cadence, les casiers de ce CET qui ont une durée de vie limitée risquent de se voir remplis avant même la date fixée», ajoute la même responsable, qui espère voir les communes concernées par cet ultimatum procéder dès à présent à trouver des solutions pour leurs ordures. «Nous demandons aux communes en question de procéder à la réalisation de leurs propres centres de récupération des déchets et nous sommes disposés au niveau de la direction de l'Environnement à les assister dans leurs projets. Des projets qui ne nécessitent pas beaucoup d'argent et de temps, mais qui auront par contre des retombées économiques et financières positives sur ces communes car un centre de récupération ou une déchetterie vont générer une activité économique supplémentaire pour ces communes à travers des unités de récupération et donc assurer des rentrées d'argent à ces municipalité au lieu d'en dépenser chaque jours avec les frais d'accès au CET », ajoute la directrice de l'environnement. Cette dernière a motivé également la décision de fermer l'accès du CET à ces communes par le souci de la réussite de l'opération du tri sélectif des déchets au niveau de ce centre. Selon elle, le CET de Oued Falli qui reçoit au quotidien 450 tonnes de déchets ne peut trier que 200 tonnes par jour, ce qui fait que quelque 250 tonnes sont enfouies directement sans passer par le centre de tri. Il est à préciser que le centre de tri sélectif implanté à proximité de Centre d'enfouissement technique (CET) de Oued Fali arrive seulement à trier cinq tonnes de déchets valorisables (plastiques, déchets ferreux, aluminium, le fil plastique) quotidiennement, avait indiqué il y a quelques jours le directeur des EPIC de la wilaya de Tizi Ouzou, Belkacem Bellil. Ce dernier avait affirmé qu'il n'est pas possible de parler de l'efficacité du tri sélectif tant que la culture de la séparation des déchets (la fraction sèche et celle humide) n'est pas inculquée dans les esprits des ménages. C'est pourquoi il avait lancé un appel à l'endroit des ménages les invitant à séparer la fraction sèche (carton, plastique, aluminium) de la fraction humide (les fractions organiques, les sauces, les épluchures des fruits et légumes) pour faciliter l'opération de tri au niveau de la chaîne de tri. D'après lui, cette séparation des déchets leur permettra de récupérer 50 tonnes de déchets valorisables par jour. 450 tonnes de déchets déversées au quotidien La wilaya de Tizi Ouzou qui ne dispose que de 4 CET opérationnels (Oued Falli, Ouacif, Boghni et Draâ El Mizan) se retrouve aujourd'hui face à une situation délicate pour faire face à l'épineux problème du traitement des ordures. Selon les chiffres fournis par la direction de l'Environnement de la wilaya de Tizi Ouzou, le reste des déchets, soit 55%, se déverse dans les milliers de décharges et dépotoirs sauvages répartis à travers le territoire de la wilaya. C'est dire que la collecte, le transport et le traitement des centaines de milliers de tonnes d'ordures générées quotidiennement par les 67 communes de la wilaya demeurent problématiques. Cette situation a contraint les maires de la majorité des localités à solliciter le CET de Oued Falli pour l'acheminement de centaines de tonnes de déchets générées au quotidien par leurs citoyens. Ce sont d'ailleurs pas moins de quinze communes de la wilaya qui sollicitent le CET de Oued Falli, faute de disposer de décharges ou autre CET, dont plusieurs projets inscrits à l'indicatif de la wilaya ne sont toujours pas concrétisés. Toutefois, avec le sempiternel problème des oppositions, rien ne garantit que les futurs CET verront le jour, notamment celui de Fréha. Inscrit en 2006 au niveau de la commune d'Aghribs, et confié en travaux à une entreprise privé en 2011, le projet en question n'est pas encore lancé en raison de la forte opposition d'une partie des citoyens. Lors d'une visite effectué en 2015 sur le site, l'ex-wali de Tizi Ouzou, Brahim Merad, avait instruit les responsables en charge du projet de lancer les travaux dans les plus brefs délais, allant jusqu'à menacer d'un recours à la force publique dans le cas où les opposants reviennent à la charge. Plus de deux années plus tard, les choses n'ont pas bougé et rien ne garantit que ce CET sera réalisé, surtout lorsqu'on rappelle que des cas similaires ont été déjà connu dans la wilaya avec le CET de Mizrana dans la daïra de Tigzirt, celui de Boubhir à Azazga ainsi que le CET d'Iloula Oumalou, dont les travaux sont à l'arrêt depuis plusieurs années en raison de l'opposition des riverains. D'ailleurs, selon les responsables de la direction de l'Environnement, si le CET de Fréha est relancé, ce n'est pas le cas pour ceux de Mizrana et Boubhir, tous les deux concernés par la décision de gel des projets non encore lancés, émanant du gouvernement. Un coup dur pour les citoyens des localités concernés, qui auront encore à subir les conséquences des décharges sauvages. Afin de faire face à la prolifération des dépotoirs sauvages qui ne cessent de pousser comme des champignons, les services de l'environnement ont également opté pour la réalisation de décharges contrôlées dont deux sont déjà en service au niveau des localités de Beni Douala et Beni Zmenzer alors que deux autres sont en cours de réalisation à Tadmait et Iferhounène. Le projet d'une décharge contrôlée à Ouadhias ne trouve pas encore d'assiette foncière pour son implantation. Par contre, celle d'Agouni Gueghrane, achevée depuis plus d'une année, n'est pas mise en service en raison de l'indisponibilité d'ouvriers et d'équipements nécessaires à son fonctionnement.