La grève des médecins résidents continue au moment même où la commission intersectorielle mise en place par le ministère de la Santé planche sur la plateforme de revendications des grévistes. A Béjaia, les médecins résidents, à l'instar de leurs confrères du reste du pays, ne décolèrent pas. Ils sont en effet 118 exerçant au CHU Khelil Amrane de Béjaia à maintenir la pression après une première rencontre infructueuse des représentants nationaux avec la commission intersectorielle. Couplée au mouvement de protestation des paramédicaux, la grève des médecins résidents n'est pas sans impact sur le suivi des patients dans les différentes structures sanitaires. Beaucoup de malades s'impatientent, et sont pour la plupart dans le désarroi. Les parents des malades vivent les mêmes inquiétudes. «Mon frère devait subir une intervention aujourd'hui, mais aux dernières nouvelles, l'opération est reportée, parce que son cas est jugé sans danger par son médecin traitant et pourrait donc attendre quelques jours», affirme le parent d'un patient. La situation n'est pas aussi alarmante que ne laisse entendre l'opinion, souligne les responsables du CHU. «En dépit du large mouvement de protestation des médecins résidents et des paramédicaux, la prise en charge des malades est assurée le plus normalement du monde» rassure Atmane Mehdi, chargé de communication. Le taux de suivi pour la journée de lundi est estimé à 46% pour les médecins résidents, tandis qu'il s'élevait à 56% pour les paramédicaux, selon les estimations faites par les services des ressources humaines du CHU Khellil Amrane. Ce sont les structures sanitaires de l'intérieur de la wilaya et des régions rurales qui souffrent le plus de ce mouvement. Les centres de santé et autres structures dédiés aux soins qui ne fonctionnent déjà, en raison de l'absence de personnel médical et paramédical, qu'à un taux réduit de leurs capacités réelles, se retrouvent avec ces grèves complètement paralysés. «Il faut parfois se déplacer dans les grands centres comme Akbou ou Sidi-Aich pour une simple injection», se plaignent les habitants des régions montagneuses de la wilaya. Les médecins, plus que jamais décidés à poursuivre leur mouvement de protestation, regrettent que les membres de la commission intersectorielle désignés pour écouter les grévistes ne soient pas en mesure de répondre aux revendications des médecins. «Ils n'ont aucun pouvoir de décision» souligne un médecin résident. Par ailleurs, les médecins résidents qui se sont donné rendez-vous pour une journée de protestation à Alger, hier, ont été surpris par la réaction des pouvoirs publics qui ont ceinturé la capitale, empêchant toute intrusion des grévistes. Les principaux accès de la capitale par les principaux axes routiers sont bloqués par des unités de gendarmerie et de police. Des médecins résidents qui auraient décidé de rallier la capitale par rail pour contourner le dispositif sécuritaire mis en place sur les voies terrestres, auraient même été empêchés de prendre le train à l'est et à l'ouest du pays.