La répression violente dont ont été victimes mercredi les médecins résidents, au niveau de l'enceinte de l'hôpital Mustapha, à Alger, a suscité réactions et indignation, notamment auprès de leurs collègues du reste des hôpitaux du pays qui étaient, comme eux, en grève depuis plusieurs jours. La solidarité et la dénonciation se sont traduites dans la plupart des structures hospitalières par des sit-in. Ces actions, qui ont eu lieu jeudi, n'ont pas été réprimées. Au lendemain de la violente répression policière qui s'est abattue sur leurs collègues du CHU Mustapha-Pacha d'Alger, les médecins résidents du centre hospitalo-universitaire Khellil- Amrane de Béjaïa ont observé, jeudi dernier, un sit-in devant le siège de la direction de la santé et de la population (DSP) de la même ville, en guise de solidarité avec leurs confrères tabassés à coups de matraque lors de la manifestation d'Alger. Rassemblés devant le portail de la DSP de Béjaïa, les médecins protestataires arboraient deux imposantes banderoles sur lesquelles on pouvait lire ceci "CHU de Béjaïa : les médecins résidents en grève" et "CHU de Béjaïa : les médecins résidents en colère". Les manifestants qui étaient déjà en grève dans le sillage du mouvement de protestation engagé à l'échelle nationale par la corporation des médecins résidents, ont vu leur colère s'accentuer avec la répression dans le sang dont ont été victimes leurs collègues du CHU Mustapha. "Nous sommes scandalisés par la férocité des policiers qui ont tabassé à coups de matraque nos confrères algérois, lesquels ont voulu initier une marche silencieuse à Alger, en vue de faire entendre leurs revendications socioprofessionnelles", nous a déclaré, sous le sceau de l'anonymat, l'un des représentants des médecins protestataires de Béjaïa. Pour notre interlocuteur, la vague de répression qui s'est abattue mercredi dernier sur les jeunes médecins résidents dans l'enceinte de l'hôpital Mustapha, était si violente que les autorités compétentes devraient intervenir pour situer les responsabilités et prendre des mesures coercitives à l'encontre des commanditaires de cette "bavure" policière. Pour sa part, le Dr Farid S., médecin résident exerçant aux urgences du CHU Khellil-Amrane de Béjaïa, se dit "outré" de ce qui s'est passé mercredi passé au CHU Mustapha, estimant que "les autres corps de la santé, notamment les médecins et les paramédicaux, devaient se mobiliser pour dénoncer cette violence policière dirigée contre de jeunes médecins innocents. Tout comme il faudrait condamner la violation flagrante de l'enceinte hospitalière". L'orateur a tenu, en outre, à lancer un appel à la classe politique et les parlementaires, aux militants des droits de l'Homme ainsi qu'aux syndicats autonomes, pour "défendre la cause des médecins résidents" et surtout "exiger des sanctions contre les auteurs et les commanditaires de cette bastonnade sanglante qui constitue un précédent grave, d'autant qu'elle intervient dans une conjoncture de crise multidimensionnelle". Kamal OUHNIA