La gestion des déchets ménagers dans plusieurs communes de la wilaya de Bouira s'avère être une mission difficile. Au manque des moyens financiers dont souffrent la majorité des municipalités, s'ajoutent plusieurs contraintes, notamment l'absence des terrains devant accueillir les projets et les oppositions émanant des propriétaires terriens. Dans son rapport présenté lors du dernier conseil de wilaya qui s'est déroulé mercredi dernier, le directeur de l'environnement de la wilaya de Bouira a déclaré que plusieurs communes situées dans la partie nord-ouest de la wilaya ne disposent pas de décharges contrôlées pour recevoir leurs déchets ménagers. Cette région, notamment la daïra de Lakhdaria, Kadiria, est considérée comme une «zone noire» en matière de gestion des déchets ménagers. Le premier responsable du secteur de l'environnement affirme que les communes situées dans cette région ne disposent pas d'assiettes de terrain pour réaliser des décharges contrôlées. Actuellement, les déchets ménagers sont jetés n'importe où. Des décharges sauvages sont créées partout. Le cas de la décharge sauvage de Kadiria, située sur les bords d'oued Isser, est préoccupant. Ce dépotoir constitue un danger réel sur l'environnement et sur la santé publique. Comme solution temporaire à ce sérieux problème, il a été proposé la création des décharges communales. Ainsi, la commune de Saharidj, située en montagne, ne dispose pas des moyens de transports pour acheminer ses déchets jusqu'au centre d'enfouissement technique (CET) d'Ahnif. Sur les 45 communes que compte la wilaya, 32 APC seulement qui sont prises en charge par les cinq centres d'enfouissement technique (CET), soit un taux de 73%. Quant aux schémas directeurs de gestion des déchets ménagers et assimilés, le directeur de l'environnement de Bouira a déclaré que sept schémas ont été approuvés, huit (08) en cours d'approbation, quatre (04) n'ont pas encore été lancés et six (06) autres schémas sont en cours d'étude. Le même responsable estime que les communes ne disposent pas de moyens suffisants pour exécuter ces schémas. Toujours durant son intervention, le directeur de l'environnement a fait état de 24 carrières d'agrégats qui ont été destinataires de mises en demeure en 2017 pour ne pas avoir mis en place un dispositif de filtration pour réduire les émission de la poussière qui nuit dangereusement sur l'environnement et la santé publique. Sur les 34 carrières d'agrégats qui sont implantées à travers tout le territoire de la wilaya, seulement deux d'entre elles qui disposent d'un filtre. Le premier responsable du secteur de l'environnement a menacé les carrières qui ne se conformeront pas à la réglementation en installant cet équipement de la fermeture pure et simple de leurs carrières. Cependant, sur les désagréments et la pollution générés par ces carrières d'agrégats à Ath Mansour, Oued El Berdi et El Hachimia, et le cri de détresse des populations qui remonte à plusieurs années, l'administration n'a pas fait grand-chose pour obliger les patrons des carrières à respecter la réglementation et à se soucier davantage de la vie des populations. Par ailleurs, trois opérations ont été gelées suite aux mesures d'austérité prises par le gouvernement. Il s'agit du projet de réalisation de deux décharges contrôlées à Aghbalou et Lakhdaria, et la réalisation d'un incinérateur des déchets ménagers à Bouira.