Les gravas provenant de différents chantiers de construction au niveau de la wilaya de Bouira (réfection de maisons, démolition ou autres chantiers), ou ce qu'on appelle communément les déchets inertes, sont jetés partout. Les bords des routes, les lits d'oueds et même les espaces forestiers, sont transformés en dépotoirs où l'on diverse toute sortes de déchets, sans qu'aucune autorité n'intervienne pour mettre un terme à cette situation. Contrairement aux déchets ménagers et spéciaux, notamment ceux générés par le secteur de la santé, qui sont pris en charge par les pouvoirs publics de manière régulière, les déchets inertes ne semblent pas attirer l'attention des autorités locales. Le problème de ces gravas est posé depuis de longues années mais la solution tarde à voir le jour. Sur les bords de la RN5, à quelques encablures de la ville de Bouira, les déchets provenant du secteur de la construction s'amoncellent déjà depuis quelques semaines. On y trouve de la terre, des gravats, des sacs remplis de déchets qui proviennent de différents chantiers de du chef-lieu. À cet endroit, un panneau indique qu'il est interdit de déverser les déchets. À quelques centaines mètres de là, toujours sur la nationale 5, une décharge sauvage est en train de se former à nouveau. Il y a quelques mois pourtant, une décharge y a été éradiquée lors de l'opération de nettoiement lancée par la wilaya. Dénicher un espace où l'on peut enterrer ces déchets encombrants, c'est l'une des missions presque impossible de l'administration. Il faut souligner que les autorités locales avaient opté ces dernières années pour les carrières d'agrégat désaffectées comme solution définitive au problème des déchets inertes. Cependant, les choses n'avancent pas. Le directeur de l'environnement à Bouira, M. Benabed Mohamed, a déclaré que ses services ont «demandé aux communes de dégager des sites pour accueillir les déchets inertes émanant des chantiers de construction, mais rien n'a été fait». En revanche, M. Benabed affirma que cette question ne tardera pas à être réglée puisque deux sites ont été choisis, dont deux carrières désaffectées à El Hachimia et Bir Ghbalou. Le service concerné, en l'occurrence le secteur de l'industrie et des mines, vient juste de donner son accord, selon le même responsable. La mise en exploitation de ces deux carrières pour y enfouir les déchets inertes aura lieu une fois que les études seront terminées. Quant à la propagation de ces déchets, le directeur de l'environnement dit qu'il est impossible de surveiller tout le monde, notamment les particuliers. Mais les entreprises relevant du secteur public, la direction pourra les contraindre de ne pas jeter les gravas dans la nature. C'est ce qui a été fait l'année précédente avec la démolition de la cité Aïnouche-Hadjila. Les tonnes de gravats provenant de cette cité ont été enterrées dans une carrière désaffectée d'El Hachimia. Avec l'exploitation des deux carrières en question, le premier responsable de l'environnement à Bouira estime «que l'on doive convaincre les gens de la nécessité de transporter leurs déchets inertes dans ces sites». En outre, des contraintes persistent aussi pour la collecte des ordures ménagères dans certaines communes de la wilaya. Les cinq centres d'enfouissements techniques (CET) existants prennent en charge les déchets de 33 communes. Pour le reste des communes, les ordures ménagères son acheminées vers des décharges communales déjà saturées et ne répondant à aucune norme. Ainsi, deux projets de décharges contrôlées prévus à Lakhdaria et Aghbalou, sont gelés, selon le directeur de l'environnement. Cette mesure n'a fait que compliquer davantage la situation. M. Benabed souligne qu'actuellement il n'est pas évident de trouver un site pour réaliser une décharge dans certains communes situées en zone de montagne. Pour y remédier, les pouvoirs publics pensent à la solution de petites décharges en attendant que de nouveaux projets soient inscrits dans la région. Par ailleurs, la wilaya de Bouira génère quotidiennement, pas moins de 550 tonnes de déchets ménagers. Il arrive que dans certains quartiers des grandes villes, dont le chef-lieu de wilaya, les ordures ne sont pas collectées à temps. Le camion assurant le ramassage des ordures passe parfois en milieu d'après-midi.