La Russie a déclaré à l'envoyé spécial des Nations unies Lakhdar Brahimi qu'une attaque de la Syrie pour sanctionner le gouvernement syrien contre l'utilisation présumée d'un gaz toxique contre la population déstabiliserait le pays et la région, a annoncé mercredi le ministère des Affaires étrangères. Dans un entretien téléphonique qui a eu lieu mardi, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré à Lakhdar Brahimi que les "tentatives de solution militaire ne feront que mener à une nouvelle déstabilisation de la situation en (Syrie) et dans la région", lit-on dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Les Etats-Unis et leurs alliés s'orientent vers une probable série de frappes aériennes pour sanctionner le président syrien Bachar al Assad, qu'ils estiment responsables de l'attaque chimique présumée de mercredi dernier dans la plaine de la Ghouta autour de Damas et qui aurait fait selon les sources entre 500 et un millier de morts. La Russie estime que les rebelles sont susceptibles d'avoir mené l'attaque au gaz dans le but de provoquer une intervention militaire étrangère. Dans un autre entretien téléphonique mardi, Sergueï Lavrov a rejeté l'affirmation de son homologue américain, le secrétaire d'Etat John Kerry, selon laquelle c'est le gouvernement syrien qui est responsable. Le ministre russe appelle à un échange d'informations "détaillé et approfondi" de toutes les allégations d'utilisation d'armes chimiques. Le ministère russe des Situations d'urgences a fait savoir mardi soir qu'il avait évacué 89 personnes qui souhaitaient quitter la Syrie, dont 75 citoyens russes, à bord d'un avion qui a décollé de Lattaquié pour Moscou. Il précise que le ministère a évacué 730 personnes de Syrie cette année.