Un récent classement mondial des pays importateurs de produits sidérurgiques place l'Algérie parmi les plus grands clients en la matière. En fait, même si la facture allouée à l'importation de ce genre de produits, notamment celui du rond à béton, dont les projets de bâtiment et des travaux publics en sont les plus gros demandeurs, a été largement revue à la baisse, il est prévu que l'Algérie passe d'ici la fin de l'année de pays importateur à celui d'exportateur, et ce, avec l'entrée en production totale de l'usine de Bellara, dans la wilaya de Jijel. En visite sur site, le ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, avait indiqué que le complexe sidérurgique de Bellara, dont le premier laminoir était entré en production, «contribuera à couvrir tous les besoins du pays en particulier en matière de rond à béton». Qualifiant ce complexe de «très moderne», le ministre avait indiqué que ce projet, comprenant plusieurs unités de production, serait entièrement achevé d'ici la fin de l'année en cours et contribuerait, a-t-il précisé, à satisfaire les besoins nationaux en différents produits sidérurgiques, en particulier le rond à béton. «Tous les besoins du pays en matière de rond à béton seront couverts d'ici une année ou deux», a affirmé le ministre qui a rappelé les multiples investissements lancés par l'Algérie à cet effet. L'Etat, à travers ce projet structurant, ambitionne de passer de l'importation à la satisfaction des besoins en la matière puis à l'exportation, a assuré le ministre qui avait insisté sur l'importance de rentabiliser au maximum le complexe de Bellara. Dans ce sens, Yousfi avait appelé les responsables concernés à penser, d'ores et déjà, à l'exportation et procéder à des études de marché à l'international pour commercialiser ce produit industriel, compétitif sur le plan de la qualité et du coût, à l'étranger. Le complexe sidérurgique de Bellara, d'un investissement de 202 milliards de dinars assurera, dans une première étape, une production de 2 millions de tonnes, dont 1,5 million de tonnes de rond à béton et 700.000 tonnes de fil machine. Ces capacités de production viendront s'ajouter à celles des deux usines déjà en production depuis plusieurs années, notamment pour ce qui est de celle d'El Hadjar. En partenariat avec les Turcs, l'usine d'Oran a aussi contribué à faire baisser la pression sur la demande nationale en rond à béton. Une façon de permettre le redémarrage des chantiers restés en souffrance notamment à cause de la cherté non seulement du rond à béton mais aussi du ciment gris. Mais vers la deuxième moitié de 2017, les prix du ciment ont été revus à la baisse de moitié, grâce à la multiplication des moyens de production des usines relevant du secteur public et gérés par le groupe GICA ou alors par le secteur privé, dont Lafarge qui a pu exporter des quantités vers le continent africain. Pour ce qui est des prix du rond à béton et malgré une baisse des prix, ils restent encore élevés, de l'avis des entrepreneurs.