Complexe sidérurgique parmi les plus grands d'Afrique il symbolisera la concrétisation de la diversification de l'économie nationale. L'Algérie qui dépend de son pétrole qui lui assure l'essentiel de ses revenus depuis son accession à l'indépendance, n'a pas pu se défaire de son addiction à l'or noir. La sonnette d'alarme a été tirée de nombreuses fois. A chaque dégringolade des prix du baril. La dernière en date qui a débuté vers la mi-juin 2014 l'a forcé à prendre son destin en mains pour éviter de sombrer dans des crises financières récurrentes qui lui font craindre le pire. Pour s'extraire de ce risque il n'existe pas d'autre alternative, pour le pays, que de diversifier son économie, de tendre vers une économie productrice de richesse. Le dispositif est mis en place. Parmi les réalisations d'envergure il y a le complexe sidérurgique de Bellara. Implanté dans la wilaya de Jijel, considéré comme l'un des plus grands d'Afrique, il sera inauguré dans les tout prochains jours. Il doit contribuer à couvrir tous les besoins du pays, en particulier en matière de rond à béton. Selon des chiffres officiels il assurerait déjà une production de 2 millions de tonnes, dont 1,5 million de tonnes de rond à béton et 700 000 tonnes de fil machine. Ce complexe géant doit assurer l'autosuffisance en produits sidérurgiques du pays dont la facture d'importation en 2011, s'était élevé à 10 milliards de dollars! D'un coût de plus de 2 milliards de dollars, sa réalisation a été confiée au groupe italien Danielli qui compte 10 unités dont une réduction directe, trois laminoirs, deux fourneaux, une station de gaz naturel, un transformateur électrique, une usine de chaux et une unité de traitement de l'eau. Il est appelé à métamorphoser l'économie de la région qui doit voir éclore d'ici 2022 des centaines de petites et moyennes entreprises spécialisées dans la sous-traitance, notamment avec les horizons qu'ouvriront les multiples projets en cours en matière de lignes ferroviaires et la réception de la centrale électrique de 1 600 mégawatts. Le complexe de Bellara est en outre appelé à épauler le complexe sidérurgique d'El Hadjar, autre fleuron de la sidérurgie algérienne à bout de souffle, qui renaît de ses cendres. L'Algérie qui importe quelque 3 millions de tonnes de fer vise l'autosuffisance. Le coup de pouce viendra du complexe de Bellara avec comme objectif de se tourner vers l'exportation d'acier d'ici 2020. En ce qui concerne le ciment, c'est déjà fait. La première opération d'exportation de ciment s'est effectuée vers le Niger, par le biais de la cimenterie d'Aoulef dans la wilaya d'Adrar qui appartient au groupe privé El-Hamel. 950 tonnes de ciment gris ont été acheminées par voie terrestre. «Avec ces opérations d'exportation, l'Algérie est ainsi passée d'un grand importateur de ciment à un pays exportateur, grâce à la politique tracée par les pouvoirs publics et qui a permis l'émergence d'une véritable industrie cimentière avec une production qui a dépassé les 25 millions de tonnes/an», avait annoncé à travers un communiqué publié le 27 mars dernier, le ministère de l'Industrie. Un autre créneau qui sera investi par le complexe de Bellara. Une usine de ciment écologique (à bas taux de CO2), la première du genre en Algérie, y sera implantée. L'Algérie n'a pas pour autant tiré toutes ses cartouches. Le statut de pays émergent vers lequel elle aspire, lui tend vraisemblablement les bras.