Une grève illimitée des enseignants du secteur de l'Education nationale ; quoi de plus perturbant pour les élèves, surtout ceux des classes d'examen et leurs parents ? Ils n'ont de cesse de dénoncer la prise en otages de leurs enfants, dans ce bras de fer entre le Cnapeste et le ministère de l'Education nationale. A quelques mois des épreuves de fin d'année, de nombreux candidats redoutent l'instant fatidique. La raison : le risque de ne pas pouvoir finir le programme d'ici la fin de l'année, en raison de la grève, mais également la coïncidence de ces examens avec le mois de Ramadhan. En effet, selon le calendrier établi par le ministère de tutelle, les épreuves du baccalauréat se tiendront du dimanche 3 juin au jeudi 7 juin 2018 et celles du Brevet d'enseignement moyen (BEM) du lundi 28 au mercredi 30 mai 2018. L'examen de fin de cycle primaire aura lieu, quant à lui, mercredi 23 mai 2018. Certes, ces angoisses et ce stress sont justifiés à l'approche des examens, mais ceci ne permet pas aux élèves de bien assimiler leurs cours. La solution réside dans une bonne préparation pour bien réviser et réussir ses examens. A chacun son planning Beaucoup d'élèves travaillent d'arrache-pied et organisent leurs révisions pour réussir. Chacun d'entre eux a son propre planning adapté aux retards accumulés dans quelques matières. Chacun ses méthodes. En groupe ou en solo, cours particuliers, écoles, bibliothèques, Youtube... tous les moyens sont bons pour s'assurer une meilleure révision. Les élèves qui s'appliquent le plus sont ceux des classes terminales. La prise de conscience de la nécessité de réussir au bac est élevée. Les parents ont également un rôle à jouer pour aider leurs enfants. Les cours de soutien les écorchent vifs. Pour cela, ils leur paient des cours de soutien dans plusieurs matières. Des cours payés à l'heure ou au mois. Des tarifs de plus en plus exorbitants – entre 1200 à 1600 DA – sont exercés par les enseignants de cours particuliers. Des tarifs qui s'envolent au moment des grèves des travailleurs de l'Education. C'est même devenu un commerce lucratif pour les écoles privées. Les parents se voient souvent forcés de payer en moyenne 10.000 DA par mois en cours particulier. Rencontrée à Bouzaréah sur les hauteurs d'Alger, une mère de deux élèves de terminale est angoissée. «Malheureusement, l'école nous met devant le fait accompli. Je suis obligée de payer des cours de trois matières à mes deux enfants, puisqu'ils ont du mal à comprendre en classe», dira-t-elle. Selon elle, son mari débourse 12 000 DA par mois en cours de soutien pour leurs deux enfants. Le programme pédagogique est surchargé : «les responsables du secteur ne font rien pour l'intérêt de l'élève. Et cette grève n'arrange pas les choses», regrette-t-elle. En groupe ou en solo, chacun sa méthode. A l'entrée de la bibliothèque communale de l'Atlas de Bab El Oued, nous rencontrons un groupe d'élèves. Approchée, Chiraz qui refait son bac série Lettres ne cache pas sa volonté de réussir. «Certes, j'ai échoué l'an dernier, mais cette fois-ci j'optimise mes chances pour réussir», fait-elle savoir. «Mon temps libre, je le passe dans cette bibliothèque pour réviser. Mes parents n'ont pas les moyens pour m'assurer des cours de soutien», a-t-elle déploré. Anès de son côté ne cache pas son stress. «Je suis un élève moyen à vrai dire, mais je veux réussir. Il y va de mon avenir», a-t-il estimé, avant d'ajouter : «Je me sens perdu quelque part. On entend parler de la grève, et j'ai peur que nos enseignants adhèrent à cette action. Moi également je ne peux me permettre des cours de soutien». D'autres lycéens rencontrés à la sortie du lycée Emir Abdelkader, sis dans la même commune, estiment qu'il est préférable de réviser en solo. «Je prends des cours de soutien pour trois matières : les maths, la physique et les sciences. Mais je préfère réviser tout seul pour mieux assimiler», nous a déclaré Aymen, étudiant en série sciences. Approbatif, Nabil ajoute : «La révision en groupe ne m'arrange pas. Travailler tout seul est plutôt bénéfique. En groupe, on discute plus qu'on révise», fait-il remarquer. Pour d'autres, les révisions en groupe constituent une meilleure chose. Soumia, élève en série Philosophie au lycée Ibn Khaldoun de Rais Hamidou, estime que cette méthode permet de s'entraider. Pour sa part, Nouria révèle qu'elle suit une méthode innovante pour mieux assimiler les cours. «On doit se servir plutôt des nouvelles technologies. Moi personnellement, je préfère installer des applications sur mon PC me permettant de réviser. Je prends également des cours virtuels», souligne-t-elle. «De nombreux enseignants postent des vidéos sur Youtube, où ils expliquent des cours», précisera notre interlocutrice. Ces candidats au bac rencontrés représentent une partie des élèves qui ne lésinent pas sur les efforts et ne pensent qu'à réussir en dépit de tout.