L'Algérie et son développement, le citoyen et ses préoccupations, grogne sociale, présidentielle 2019, ciblage des subventions continuent d'alimenter le discours du parti centriste Front El Moustakbel. Le président du Front el Moustakbal, Abdelaziz Belaid, affiche clairement les ambitions politiques de son parti, et critique âprement les pouvoirs publics dans leur gestion de la grogne que connaît depuis trois mois le front social. En effet, lors de son discours prononcé hier à la salle Atlas de Bab el Oued à Alger, à l'occasion du 6e anniversaire de la création de son parti, Abdelaziz Belaid a estimé que l'ascension fulgurante de son parti, devenu la troisième force politique du pays, n'est pas fortuite. «Nous sommes un parti politique qui a des ambitions. Nous voulons accéder au pouvoir. Pour cela, nous devons continuer de travailler d'une manière collégiale entre nous tous», a-t-il lancé à l'intention des militants du parti. «Être au pouvoir ne veut pas dire s'accaparer des richesses du pays, ni déposséder les citoyens et les organisations de leurs libertés. Bien au contraire. Notre but est de construire l'Algérie sur des bases solides, avec la contribution de toutes les parties, sans exception», a-t-il souligné. Belaid n'a pas hésité à dire qu'il aspire être au pouvoir pour changer la trajectoire du pays. «Le programme de notre parti est très prometteur. Nous axons sur le développement d'une économie durable hors hydrocarbures pour éviter de tomber dans le piège d'une nouvelle crise financière au pays», a-t-il fait remarquer. Néanmoins, Belaid a souligné que la participation ou non de son parti à la prochaine élection présidentielle sera tranchée lors du congrès national qui se tiendra dans quelques mois. La solution par le dialogue Revenant sur les agitations que connaiît le front social depuis trois mois déjà, le président a critiqué les réponses des pouvoirs publics par la manière musclée aux protestataires et grévistes qui observent des grèves pour des revendications légitimes. Selon lui, l'opposition est dans son rôle en critiquant les choix du gouvernement et sa gestion de la grogne sociale. Il a, par la suite, appelé les pouvoirs publiques à ouvrir un dialogue réel et constructif et opter pour un discours rassembleur. «Les problèmes que connaît actuellement le front social sont essentiellement dûs au manque d'un dialogue réel et démocratique dans toutes les institutions de l'Etat. Concernant la grève des médecins résidents ainsi que celle des enseignants adhérant au Cnapeste, Belaid a estimé qu'il n'est «pas normal que les autorités concernées laissent pourrir la situation pour engager un dialogue». «Les pouvoirs publics n'ont pas de vision ni de perspectives à long terme. Au lieu de prendre au sérieux cette grogne sociale, on continue de faire dans le bricolage», a-t-il critiqué. Abdelaziz Belaid va même jusqu'à affirmer que la crise financière du pays est liée à «l'émergence de certains parasitaires qui spéculaient dans la sphère économique avant d'occuper la scène politique». Mais pour lui, le moment doit être celui de l'apaisement de la grogne sociale et de se concentrer sur l'essentiel, qui n'est autre que «la stabilité et le développement de l'Algérie». En fait, il a affirmé que le moment n'est pas aux critiques non constructives mais plutôt à l'union de l'ensemble de la classe politique pour prendre le chemin de la sérénité dans le discours et l'action. Par ailleurs, réagissant aux propos de Naima Salhi sur l'amazighité, le président du Front el Moustakbal a estimé qu'il s'agit d'une des constances au côté de l'Islam et de la langue arabe. «Quiconque touche à l'une de ces constantes constitutionnelles doit répondre de ses agissements devant la justice», a-t-il dit.