Alors que le parti donnait l'apparence de vivre une phase de stabilité depuis les élections législatives de mai 2017, le FFS vient d'être secoué par l'annonce de la démission d'un membre de son instance présidentielle. Il s'agit d'Ali Laskri, député de la wilaya de Boumerdès, qui a fait part, hier, de son retrait de cette instance. «Chers(e) camarades membres du conseil national, je vous adresse mes sentiments de respect et de franche fraternité. Je vous informe de mon retrait, en démissionnant en ma qualité de membre de l'instance présidentielle et coordinateur, à compter de ce jour et de remettre mon mandat aux militants qui m'ont élu lors du 5e congrès», a-t-il annoncé dans un message interne adressé aux membres du conseil national du parti. Ce retrait implique que contrairement à la stabilité apparente, la crise couvait à l'intérieur du parti. Ali Laskri qui n'a pas expliqué les motifs de sa démission, préférant les défendre les 16 et 17 février en cours lors de la réunion du conseil national, a appelé à la tenue d'un congrès extraordinaire. «Conformément à l'article 48 des statuts qui annonce que si le nombre des membres de l'IP (Instance présidentielle) est réduit à moins de 3, un congrès extraordinaire est convoqué pour élire une nouvelle instance présidentielle, mon retrait de cette instance implique automatiquement l'organisation d'un congrès extraordinaire sur le plan statutaire», a-t-il expliqué dans sa laconique lettre. En effet, l'instance présidentielle composée de cinq membres élue lors du congrès du mois de mai 2013 a été amoindrie de trois membres. Il s'agit de Rachid Halet, exclu dans le sillage des dernières élections législatives et de Saïda Ichalamène qui avait démissionné après les élections législatives sans faire de bruit. Avec le retrait de M. Laskri, cette instance n'est plus composée que de Mohand Amokrane Cherifi et Aziz Baloul. Pour le démissionnaire Ali Laskri, un congrès extraordinaire doit être organisé «dans l'intérêt salvateur du parti, à travers l'élection d'une nouvelle instance présidentielle, ce qui va amener une nouvelle dynamique politique d'espoir de tout un peuple». «Les motifs de mon retrait de l'IP seront explicités à la session du conseil national du 16 et 17 février 2018», a-t-il conclu. Que pense la direction du parti de cette démission ? Déstabilisés par ce retrait, les dirigeants du plus vieux d'opposition refusent de faire le moindre commentaire. «Pour le moment, il n'y a aucune réaction à faire, ni aucune action à entreprendre. On n'a rien à dire. On ne sait rien. Il y a un conseil national ces 16 et 17 février», s'est contenté de déclarer le premier secrétaire du parti, Mohamed Hadj Djilani, contacté hier par nos soins. En tout cas, il est difficile d'envisager l'exclusion d'Ali Laskri avant la réunion du conseil national qui aura lieu ce week-end. Aussi, il n'y a aucune campagne de dénigrement à son encontre pour le moment. La question qui se pose est de savoir pourquoi M. Laskri a attendu la veille du conseil national et surtout la veille du congrès ordinaire pour annoncer son retrait de l'instance présidentielle. Est-ce un retrait tactique afin de se faire passer pour un héros et préparer sa candidature à la présidence du parti, d'autant plus que le principe de la direction collégiale, incarnée par l'Instance présidentielle, risque d'être annulée au prochain congrès pour laisser place à un seul dirigeant ? Dans ces conditions, la réunion du conseil national risque d'être houleuse.