La localité d'Ath Yenni vit depuis hier au rythme de la commémoration du 29e anniversaire de la mort de son enfant prodige et grand écrivain, romancier et anthropologue, Mouloud Mammeri décédé le 26 février 1989 suite à un tragique accident de la route qui a eu lieu près de Aïn-Defla à son retour d'un colloque d'Oujda (Maroc) sur l'amazighité. La commémoration de la mort de Da Lmulud, qui intervient dans un contexte marqué également par d'intenses activités culturelles, littéraires, artistiques et cinématographiques durant toute l'année 2017 un peu partout à travers le pays dans le cadre de la célébration du 100e anniversaire de la naissance de cet illustre homme de lettres, a été une occasion pour faire connaître aux jeunes générations son apport à la culture et à l'identité algérienne, voire nord-africaine. C'est ainsi que depuis hier, la localité d'Ath Yenni, à une trentaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou, qui avait vu naître Mouloud Mammeri un certain 28 décembre 1917, s'est mise au rythme de la célébration de la mort de celui que l'on considère à juste titre comme le plus grand écrivain algérien de tous les temps. Cette commémoration, qui s'étale sur trois jours, a débuté hier par d'intenses activités culturelles et littéraires au niveau de la maison de jeunes Ali Kebbache d'Ath Yenni, avec au programme une exposition permanente relative à la vie et à l'œuvre de l'auteur de L'opium et le bâton, ainsi que le vernissage d'une exposition de peinture réalisée par l'artiste peintre Azwaw Mammeri. Les organisateurs, à savoir l'APC d'At Yenni et la direction de la culture de Tizi Ouzou, en collaboration avec le mouvement associatif local, ont prévu également des conférences animées par des écrivains et des universitaires sur la transcription de tamazight ainsi que la présentation de la pièce théâtrale Le Foehn écrite par Mouloud Mammeri et produite par le Théâtre régional Kateb Yacine de Tizi Ouzou. Pour la journée de demain, il est prévu une cérémonie de recueillement sur la tombe du défunt au village Ath Mimoun, dans la localité d'Ath Yenni. D'intenses activités culturelles au menu La commémoration du 29e anniversaire de la disparition de Mouloud Mammeri coïncide également avec la tenue de la 16e édition du Festival national du film amazigh qu'abrite du 24 au 28 du mois en cours la maison de la culture de Tizi Ouzou portant le nom de l'illustre auteur. Un festival dédié à la mémoire et à l'œuvre de cet homme de la culture avec au programme plusieurs conférences et projections de films qui lui sont consacrées. De son côté, l'université Mouloud Mammeri a prévu pour la journée de demain la cérémonie de remise des prix aux lauréats du concours des jeunes talents, organisée dans le cadre de la commémoration de la mort de celui dont le nom orne le fronton de cette institution scientifique. Il s'agit d'une compétition dédiée aux jeunes talents de l'université dans diverses activités culturelles sous forme de concours de chants, poésie, monologue, et des meilleurs orateurs, à l'issue de laquelle 10 candidats seront sélectionnés dans chaque activité. Cette même université avait pour rappel organisé le mois de décembre dernier un colloque international sous le thème «Mouloud Mammeri, une œuvre multiforme et polyphonique» dans le cadre de la célébration du centenaire de la naissance de l'auteure de La colline oubliée. D'éminents professeurs et chercheurs dans le monde de la littérature et des différentes sciences humaines et sociales (histoire, sociologie, anthropologie, philosophie...) venus de différents pays du monde à savoir l'Allemagne, la France, le Canada, le Japon, le Maroc et la Côte d'Ivoire avaient eu à traiter durant les trois jours de ce colloque l'esthétique globale de l'œuvre «mammérienne» en mettant en perspective les voix multiples et polyphoniques qui sont mises en mouvement dans ses écrits, qu'ils soient romanesques et de réflexion (essais) sur la société, la culture et la langue de l'Algérie des origines.