La politique française pour la guerre menée par la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite au Yémen ne serait pas catholique. Interrogée sur la politique de la France au Yémen, la ministre française des Armées a montré une gêne manifeste. Entre livraison d'armes et appel à l'ouverture de corridors humanitaires, Florence Parly a préféré éviter d'exprimer la politique de Paris. Lors de l'émission Quotidien, le journaliste Baptiste des Monstiers est revenu sur la guerre au Yémen, et notamment sur la position de la France dans le conflit. Photos à l'appui, et s'appuyant sur le rapport parlementaire de 2017 sur les exportations d'armement de la France, où l'on apprend que l'Arabie saoudite était entre 2007 et 2016 le second client des fabricants d'armes français, il a alors rapporté que les armes vendues par Paris à l'Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis, qui mènent des campagnes de bombardement au Yémen, étaient utilisées contre les populations civiles. A partir de ces informations, le journaliste a donc décidé d'interroger la ministre des Armées, Florence Parly, lors de son déplacement le 22 février sur la base aérienne d'Avord, près de Bourges. Alors qu'elle venait d'effectuer un discours, le journaliste l'a interpellée : «Compte tenu de la crise qui se déroule actuellement au Yémen, est-ce que la France peut continuer à livrer des armes à l'Arabie saoudite et aux Emirats ?». Visiblement surprise et gênée par la question, la ministre des Armées s'est contentée de déplorer «une épouvantable crise humanitaire» et «un drame humain». Insatisfait de la réponse, le journaliste, insistant, lui a alors demandé s'il était nécessaire de maintenir la pression sur l'Arabie saoudite et les Emiratis afin de les contraindre à arrêter leurs opérations militaires, ou si la France devait garder le silence et continuer à leur livrer des armes. Face à cette nouvelle tentative du journaliste, Florence Parly a une énième fois évité de répondre clairement, se bornant à affirmer que la France n'était pas silencieuse face à cette situation et qu'elle réclamait la mise en place de «corridors humanitaires». «Je vous répète que nous avons des procédures et que par conséquent, naturellement, si de nouveaux contrats devaient être passés avec ces pays, ils passeraient au crible des critères que j'ai rappelés. Je ne peux pas être plus précise», a-t-elle fini par lâcher. L'insistance des questions a visiblement agacé la ministre qui a précipitamment quitté les lieux en oubliant presque de saluer la préfète. Pour justifier cet impair, elle lui a expliqué être «confuse», précisant : «Je suis tellement en colère contre ces gens». Les ONG humanitaires dénoncent depuis le début le caractère aveugle et meurtrier des bombardements réalisés par cette coalition qui frappe le Yémen depuis mars 2015. Les ONG parlent de crimes de guerre perpétrés par la coalition arabe. L'ONU note que des milliers de civils ont été tués par la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite. La France est accusée par l'ONG Acat de complicité dans les crimes de guerre perpétrés par l'Arabie saoudite. La France qui livre des armes à l'Arabie saoudite accuse l'Iran de remettre des missiles aux Houthis. Illogique puisque Paris devrait d'abord commencer par annuler la remise d'armes à l'Arabie saoudite. L'injustice est criante quand on permet à la monarchie pétrolière de mener le génocide et refuser au peuple du Yémen de riposter aux bombardements menés par l'Arabie saoudite.