Dans le cadre du suivi des projets d'investissement agréés et les contraintes liées à leur lancement, le wali de Tizi Ouzou Mohamed Bouderbali a présidé, avant-hier lundi, une réunion de travail au siège de la wilaya. Cette , qui a regroupé les directeurs de l'exécutif de la wilaya en charge des dossiers et le délégué du Forum des Chefs d'Entreprises (FCE) de la wilaya, M. Lakhdar Madjène, en présence des investisseurs dans les différentes branches d'activités économiques, a été une occasion, selon un communiqué du cabinet du wali «pour débattre sur les problèmes et contraintes que rencontrent les investisseurs et les solutions préconisées à court terme pour encourager les promoteurs de projets à concrétiser leurs objectifs». Le Wali de Tizi Ouzou a, dans un premier temps, rappelé les différentes étapes et procédures administratives nécessaires pour faire aboutir le dossier d'investissement au niveau de la wilaya, indique le même communiqué qui a précise que le chef de l'exécutif au niveau de la wilaya a également énuméré quelques difficultés liées à certaines zones d'activités notamment les oppositions de quelques citoyens qui empêchent les promoteurs de prendre possession de leurs assiettes. «Le wali a ensuite informé l'assistance sur la nécessité de lever toutes les contraintes bureaucratiques qui entravent le processus d'investissement», ajoute la même source. Durant cette même rencontre, le wali de Tizi Ouzou, a donné la parole aux investisseurs qui, chacun dans son domaine, ont posé les problèmes auxquels ils sont confrontés notamment la viabilisation de certaines zones d'activités nouvellement créées, la réduction des délais d'établissement du permis de construire et des actes de concession. «Ce à quoi, les différents directeurs ont répondu, chacun en ce qui le concerne, en apportant les clarifications et solutions réglementaires», lit-on dans le même communiqué où il est indiqué que le wali a instruit les directeurs de son exécutif à «l'effet d'aplanir l'ensemble des difficultés rencontrées par les investisseurs et d'accélérer la cadence dans le traitement des dossiers». Il faut dire que cette rencontre arrive à point nommé au vu des nombreuses contraintes et difficultés auxquelles font face les investisseurs au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, notamment celle relative au manque du foncier industriel. D'ailleurs, le premier responsable de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI) au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, a reconnu récemment le manque cruel en matière d'assiettes foncière en vue d'accueillir de nouveaux projets d'investissements dans la wilaya de Tizi Ouzou. S'exprimant sur les ondes de la radio locale sur la situation de l'investissement à Tizi Ouzou, de directeur de l'ANDI, a indiqué que même si son agence a enregistré «un engouement sans précédent d'investisseurs au niveau de la wilaya lors de l'année écoulée ainsi qu'au début de l'année en cours, grâce notamment aux dispositions portées par le nouveau code de l'investissement», il n'en demeure pas moins, précise-t-il, que «faute d'une solution au problème du foncier industriel dont souffre la wilaya, il sera difficile de trouver de la place pour les futurs investisseurs». Selon le même responsable, la wilaya de Tizi Ouzou a vu durant l'année 2016 l'inscription de 378 projets d'investissement pour la somme globale de 29,608 milliards de dinars dont 82 projets concernent le secteur industriel avec 12,804 milliards de dinars suivi du secteur du BTPH avec 55 projets pour 4,416 milliards DA et le tourisme pour la somme de 5,369 milliards DA. Contraintes bureaucratiques, foncier industriel… Pour le directeur de l'ANDI, la solution passera par la mise en exploitation des deux zones industrielles situées à Souamaâ et à Draâ El Mizan. «Certes, nous avons pu dénicher des assiettes foncières pour les investisseurs qui se sont présentés jusque-là au niveau de notre agence mais ce ne sera pas possible de satisfaire les futurs demandes faute de foncier industriel», explique Smail Maskri. «Le salut passera par la mise en service des zones industrielles situées à Souamaâ et Draâ El Mizan. La zone de Souamaâ qui fait objet d'opposition depuis plusieurs années peut à elle seule créer plus de 100 000 emplois directs», ajoute-t-il. Il faut dire que le problème du manque de foncier industriel a compromis de nombreux projets d'investissement au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, au point où certains investisseurs ont décidé de délocaliser leurs projets pour s'installer dans d'autres wilayas qui offrent de meilleures opportunités pour investir. Devant cette situation, les pouvoirs publics semblent décidés à donner un coup de fouet au secteur de l'investissement dans la wilaya de Tizi Ouzou en optant pour la création de nouvelles zones d'activités en vue de booster l'économie locale. Lors d'une visite effectuée récemment dans la daïra de Draâ El Mizan, le wali de Tizi Ouzou Mohamed Bouderbali a affirmé qu'une nouvelle zone d'activité d'une superficie de 21 hectares sera créée prochainement au niveau de cette daïra au profit des investisseurs privés locaux. «Il faut encourager l'investissement privé et cela passera par la création de zones industrielles et d'activités. Toutes les communes sont amenées à encourager l'investissement car c'est de cette manière que l'on peut créer de la richesse et de l'emploi et surtout permettre aux collectivités locales d'avoir des ressources financières», affirme le wali à l'adresse des élus locaux de la région de Draâ El Mizan. La nouvelle zone d'activité de Draâ El Mizan s'ajoutera à celle déjà existante d'une superficie cessible de plus de 57 ha répartis en 35 lots, dont 15 affectés à des investisseurs et 14 non attribués, les six lots restants étant réservés à l'équipement de la zone (4 lots) ou classés non cessible (2 lots). Cette zone d'activité s'ajoutera aux trois nouvelles autres qui seront implantées prochainement au niveau de la wilaya comme l'avait annoncé dernièrement le directeur local de l'Industrie et des mines. Ces trois nouvelles zones d'activités concernent Fréha, d'une superficie de 57 ha, Timizart avec 36 ha, et Tizi Gheniff d'une surface de 27 ha. Les quatre nouvelles zones d'activités qui s'ajoutent aux 16 autres déjà existantes au niveau de la wilaya, seront-elles d'un apport pour l'investissement local lorsqu'on sait que les zones d'activités éparpillées aux quatre coins de la wilaya souffrent de plusieurs lacunes liées, notamment, au sempiternel problème de permis à lotir et surtout de la prolifération de «faux investisseurs» qui squattent plusieurs hectares de ces zones depuis plusieurs années sans pour autant lancer le moindre projet. Atouts et handicaps… La problématique de développement et d'investissement dans la wilaya de Tizi Ouzou reste, organiquement, liée aux insurmontables difficultés inhérentes à la relance de l'investissement primaire de base (projets structurants), devant générer, inéluctablement, l'investissement par l'accumulation de capitaux précurseurs de la relance économique. Pour les spécialités en la matière, il s'agit là de maîtriser aussi bien les données constituants les atouts majeurs de développement, ainsi que les handicaps contraignants et limitant le développement local.La politique du développement local qui passera par une politique d'investissement claire et pérenne, doit nécessiter, en premier lieu, des connaissances approfondies du potentiel de la région et s'appuyer sur la valorisation des ressources et du savoir faire local ainsi que la promotion de l'économie de proximité et la mobilisation des acteurs principaux de développement, et enfin l'aménagement du territoire. Tout cela ne pourra se faire si au préalable une situation d'assainissement n'est pas amorcée. Il y a lieu de se débarrasser des vieux réflexes surtout bureaucratiques qui entravent tout effort allant dans ce sens. Depuis des années, on a miroité l'assainissement de l'os du foncier. Depuis des années, s choses n'ont pas évolué jusqu'à ces quelques derniers mois où de lots de terrains se trouvant dans des zones d'activité attribuées depuis des décennies et restés abandonnés, ont été récupérés et réattribués. Il faut dire que la wilaya de Tizi Ouzou qui s'étale sur une superficie réduite à 2 957.93 km2, se singularise par le caractère quasi hégémonique de la nature privée de la propriété foncière aggravé par son morcellement excessif, son indivision et l'absence de titre de propriété. Les terrains publics domaniaux et communaux, en dépit de leur rareté, quand ils sont disponibles, posent le problème de leur constructibilité engendrant des coûts excessifs pour la réalisation de projets. A travers les 67 communes que compte la wilaya, il existe 21 communes totalement démunies de toute assiette foncière publique, et 4 autres communes souffrant de la rareté de terrains publics. Pour ce, la wilaya a recours aux procédés d'expropriation pour cause d'utilité publique, pour la réalisation des équipements publics, ce qui génère des surcoûts aux projets. La dite procédure bute souvent sur l'opposition systématique des propriétaires. Cet état de chose contraint les pouvoirs publics à la délocalisation des projets vers d'autres localités disposant d'assiettes foncières, ce qui engendre des disparités de développement entre les localités de la wilaya en matière d'équipements et d'infrastructures nonobstant les retards dans les réalisations. A cela s'ajoute la contrainte liée au retard enregistré dans l'opération du cadastre général dont un nombre très réduit est partiellement cadastré sur un ensemble de 67 commune que compte la wilaya. Il est aussi important de signaler que la surface de la wilaya est constituée d'une quasi-totalité (94%) de relief accidenté, sur lequel sont éparpillés 1 500 villages. Tout effort de développement et d'investissement doit tenir compte des contraintes et des vocations économiques et sociales de la wilaya afin de les impliquer dans un programme approprié prenant en charge les impératifs d'intégration des différentes zones en fonction de leur complémentarité économique.