Le président du Parlement syrien, Jihad Lahham, a tenté mercredi de convaincre les députés français de ne pas voter en faveur d'une action militaire contre le régime syrien, soulignant que la France et la Syrie luttaient contre le même ennemi, le réseau terroriste d'Al-Qaïda. "La France ne peut intervenir en Syrie", a déclaré M. Lahham dans une lettre adressée aux présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat français, rappelant que les deux pays "luttaient contre le même ennemi: Al-Qaïda". Le Parlement français organise mercredi un débat sans vote sur la pertinence d'une intervention contre le régime syrien, défendue par les présidents français François Hollande et américain Barack Obama. Le chef du Conseil du peuple syrien (Parlement), a ainsi invité les députés français à ce rendre en Syrie pour s'enquérir de la réelle situation sur place. Il a aussi affirmé que "la Syrie coopère totalement avec l'équipe d'experts de l'ONU sur les armes chimiques", soulignant que "des experts syriens enquêtaient également" sur l'attaque chimique. L'opposition syrienne et des pays occidentaux accusent le gouvernement du président Bachar al-Assad d'avoir tué des centaines de personnes en faisant usage de gaz toxiques le 21 août dans la Ghouta, près de Damas. Les autorités syriennes ont rejeté ces accusations et imputé cette attaque aux rebelles, affirmant que ces derniers ont commis cet acte pour justifier une intervention étrangère dans le pays. Une équipe d'enquêteurs mandatés par l'ONU s'est rendue la semaine dernière sur les lieux de l'offensive chimique du 21 août. L'analyse des échantillons qu'ils ont prélevés pourrait prendre "jusqu'à trois semaines", a indiqué l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Par ailleurs, M. Lahham a rappelé qu'une intervention militaire en Syrie "serait illégale, étant un pays souverain qui ne constitue aucune menace pour la République française, alors que le rapport de l'ONU sur l'attaque (chimique) odieuse dans la banlieue de Damas n'est pas terminé".