Si le trafic routier a repris sur la totalité des axes de la wilaya après une paralysie qui a duré quelques jours à cause des inondations, aucun train, en revanche, n'a sifflé dans les gares de la wilaya depuis une semaine. La voie ferrée de la ligne Béjaïa-Béni-Mançour, qui a subi de gros dommages lors des dernières intempéries, n'a pas, en effet, été remise en état. C'est entre Sidi-Aich et Takrietz, au lieu-dit Ighzer Bouhadj, que les dégâts sont apparents. Des tonnes de sable, de pierres et de terre charriées par les eaux de pluie ont enseveli les rails sur une très longue distance, comme nous avons pu le constater sur place hier. Les dégâts sont si considérables que rien n'indique qu'un chemin de fer traverse les lieux. Rails, traverses et ballast ont pratiquement disparu de la surface. La ligne a subi les mêmes dommages à Ighzer-Amokrane, à quelques encablures d'Ighzer-Bouhadj. Mais dans cette dernière localité, les eaux ont emporté dans leur furie tout le ballast, laissant les rails suspendus dans l'air. La SNTF a engagé une entreprise pour remettre les lieux en état, mais les dommages sont si importants que les travaux risquent de durer encore des semaines. «On n'a pas de délais précis pour l'achèvement de ces travaux, mais ce qui est sûr, c'est que les trains ne circuleront pas avant quelques jours encore», indique un responsable de la SNTF au Temps d'Algérie. Pour le moment, rassure notre interlocuteur, les trains continueront à circuler normalement entre Béni-Mançour et Akbou. «Au-delà, nous empruntons les bus pour rejoindre chacun sa destination», affirme un voyageur abonné au train. Mais comparé au train, le déplacement par bus s'avère pénible et cher à la fois. Le trajet par train normal pour Béni-Mançour, soit 90 km, revient à 95 dinars et moins lorsque le voyageur dispose d'une carte de réduction (abonnement, famille nombreuse, étudiant...) alors que par bus, cette distance est facturée 150 dinars. D'où le courroux des abonnés qui se sentent floutés par la SNTF. «Nous avons souscrit des abonnements avec la SNTF, mais cette dernière semble oublier ses devoirs envers ses abonnés en pareil cas», déplore un usager de la ligne Akbou-Béjaïa.