Le Temps d'Algérie : La création d'une usine automobile de Renault à Oran remonte à octobre 2012. Peut-on avoir un premier bilan sur cet investissement ? André Abboud : Depuis 2012, nous avons réalisé les principaux projets prévus dans notre plan de charge. Il était prévu de passer d'une phase initiale de SKD (semi knocked down) à celle de CKD (Completely Knocked Down). Nous sommes pleinement engagés dans ce processus d'amélioration du taux d'intégration. Notre objectif est d'avoir aussi la gamme de véhicules la plus large possible en Algérie, selon les standards appliqués par la marque Renault. Avec la nouvelle Clio qui arrive aujourd'hui sur le marché, c'est une grande fierté pour nous. Il s'agit du modèle le plus emblématique et le plus vendu de la gamme Renault aussi bien au monde. Et à partir de là, on peut dire que la plus importante étape de notre projet industriel en Algérie a été réalise. Vous êtes optimistes pour la réussite du troisième type de véhicule monté en Algérie ? La Clio vient couvrir réellement cette étape de lancement des voitures en SKD. C'est la voiture la plus vendue et la plus populaire en Algérie. Elle va permettre le couronnement de cette première phase de trois ans d'industrialisation à Oued Tlelat. Il faut savoir que nous sommes liés à un pacte des actionnaires qui a été scellé en 2012 et qui a tracé la voie à suivre pour le SKD et après le CKD. Sincèrement, notre quotidien est celui d'implémenter le plan de marche tel qu'il a été prévu. Et sur ce plan, nous avançons au fur et à mesure. Qu'en est-il sur le plan de la disponibilité de la main-d'œuvre qualifiée ? Nous n'avons pas de difficulté sur ce plan. Nous arrivons à trouver la main-d'œuvre qualifiée et dévouée. Notre usine a connu d'ailleurs une évolution progressive. Nous avons étendu le nombre d'employés en fonction des capacités de fabrication, passant de 20 000 véhicules montés en 2015 à 40 000 unités en 2016 avant d'atteindre les 60 000 en 2017. Nous sommes aujourd'hui à 1050 employés. C'est une main-d'œuvre bien formée qui nous a permis de fabriquer des voitures de qualité. Quels sont vos objectifs pour l'année 2018 ? Pour 2018, nous devons terminer complètement notre plan de charge tracé pour la nouvelle Clio. Nous sommes au début de cette phase. Il faudrait entamer la commercialisation de cette gamme ce dimanche 1er avril. Le but est d'implémenter ce projet et le réaliser sur plan industriel et commercial. Pour nous, la réalisation de cet objectif est déjà un bon résultat. Qu'a impliqué justement la fabrication de la Clio comme investissement ? Notre site industriel à Oued Tlelat a connu des développements importants. En mois d'août 2017, nous avons entamé des extensions. Nous avons agrandi le bâtiment, installé une cabine de lumière et des robots pour que les trois chaînes installées puissent être capables de faire passer les trois modèles à un bon niveau de cadence de production. Ce sont des gros-œuvres qui ont été réalisés. Maintenant, il faudrait faire fonctionner notre système de production au top niveau. Qu'en est-il de la partie logistique, notamment les infrastructures de transport et les sous-traitants ? Etes-vous satisfaits de leurs prestations ? Aujourd'hui, nous arrivons à faire suivre l'ensemble de nos partenaires, notamment le port d'Oran et les fournisseurs qui sont sur place à l'usine. Tout le monde arrive à suivre notre progression et notre rythme de travail. Les sous-traitants qui nous livrent les pièces automobiles arrivent à nous accompagner au fur et à mesure que nous procédons à l'augmentation de la production. Le projet de CKD va tirer donc la locomotive des sous-traitants. Il est clair qu'il faut qu'on aille, ensemble, plus loin qu'aujourd'hui.