Les pays islamiques oublient la tragédie des musulmans de la Birmanie, chassés de leurs terres par une répression menée par l'armée de ce pays. La Birmanie a accepté une visite du Conseil de sécurité des Nations unies après des mois de résistance, mais sans établir clairement si les ambassadeurs pourront se rendre dans l'Etat Rakhine. Près de 688 000 membres de la minorité musulmane rohingya qui vivaient dans cette région de l'ouest du pays ont fui en masse depuis août 2017 vers le Bangladesh, sous la menace de l'armée. Le Conseil de sécurité avait proposé une visite en février, mais Rangoun avait jugé que ce n'était «pas le bon moment» pour envisager un tel déplacement. L'ambassadeur péruvien Gustavo Meza-Cuadra, président en exercice de l'exécutif onusien, a précisé, lundi 2 avril, que les détails de la visite devaient encore être finalisés. «Evidemment nous sommes intéressés par l'Etat Rakhine. Il n'y a rien de mieux qu'une visite sur le terrain pour se rendre compte. » Le Conseil envisage une visite dans le camp de réfugiés de Cox Bazar, au Bangladesh, mais aucune date n'a été annoncée. La Birmanie dément avec véhémence toute accusation de nettoyage ethnique, ainsi qu'évoqué par l'ONU, expliquant n'avoir fait que réagir aux attaques des rebelles musulmans. Les Rohingyas sont la plus grande population apatride du monde, depuis qu'ils ont été privés de la nationalité birmane en 1982, écrit Le Monde. Pourtant, il y a quelques mois, l'armée de la Birmanie a reconnu avoir tué des musulmans et les a enterrés. L'ONU accuse l'armée de la Birmanie d'avoir perpétré des crimes contre les musulmans de ce pays. Les pays de l'Organisation de la Conférence Islamique observent le silence face à ces crimes. Ils sont 688 000 musulmans de la Birmanie réfugiés au Bangladesh. Ils sont établis dans des conditions sociales très dures, mais rares sont les pays musulmans qui se soucient de leur tragédié. Ce sont surtout des pays occidentaux qui ont dénoncé les crimes perpetrés contre les musulmans de la Birmanie. L'envoyé spécial du Canada en Birmanie, Bob Rae, devait remettre, hier, son compte rendu sur la crise humanitaire qui afflige les centaines de milliers de réfugiés rohingyas. En octobre dernier, Ottawa a chargé l'ancien député libéral de participer aux efforts diplomatiques et de formuler des recommandations au gouvernement face à la situation qualifiée de «nettoyage ethnique» par les Nations unies. 688 000 Rohingyas, une minorité musulmane de l'Etat de Rakhine, ont fui la répression des forces militaires en Birmanie depuis août 2017 afin de se réfugier au Bangladesh. M. Rae doit notamment conseiller le premier ministre sur la meilleure manière d'aider les populations déplacées en raison de la crise. Le Canada accueillera les musulmans birmans Le Canada doit ouvrir ses portes aux réfugiés rohingyas qui fuient les persécutions en Birmanie (aussi appelé Myanmar), propose l'envoyé spécial du gouvernement fédéral, Bob Rae, dans son rapport final déposé mardi matin. «Le Canada devrait faire savoir qu'il est prêt à accueillir des réfugiés de la communauté des Rohingyas provenant du Bangladesh comme du Myanmar, et il devrait encourager la discussion entre pays aux vues similaires pour qu'ils emboîtent le pas», suggère l'ancien député libéral. Bob Rae, qui s'est rendu deux fois dans la région depuis l'automne, ne précise pas combien de réfugiés devraient être pris en charge par le gouvernement fédéral. Malgré la relocalisation proposée de certains Rohingyas, le Canada doit continuer d'insister pour un retour sécuritaire en Birmanie des personnes déplacées, selon lui. En octobre dernier, Ottawa l'a chargé de participer aux efforts diplomatiques et de formuler des recommandations face à la situation qualifiée de «nettoyage ethnique» par les Nations unies. 688 000 Rohingyas, une minorité musulmane de l'Etat de Rakhine, ont fui la répression des forces militaires et de la majorité bouddhiste en Birmanie depuis août 2017 afin de se réfugier au Bangladesh.