Moscou a dénoncé le recours à la force contre les civils palestiniens à Ghaza tout en appelant les deux parties à s'abstenir de toute démarche provocatrice. Dans un communiqué publié hier, le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié d'«absolument inacceptable» le recours à la force contre la population civile à Ghaza. Nous appelons une fois de plus les Palestiniens ainsi que les Israéliens à s'abstenir de toute démarche susceptible de provoquer un nouvel affrontement, a indiqué le ministère. Le 31 mars, des dizaines de milliers de Palestiniens se sont rassemblés à la frontière avec Israël dans le cadre d'une «marche du retour» pour dénoncer le blocus de l'enclave et exiger le droit au retour des réfugiés. La manifestation a dégénéré, l'armée israélienne ayant tiré à balles réelles sur la foule, faisant au moins 15 morts. Pendant les heurts qui se sont poursuivis dans la zone, le nombre de morts est de 30 personnes, selon la diplomatie russe. «D'ailleurs, hier, l'aviation israélienne a réalisé plusieurs frappes contre des cibles à Ghaza», constate le ministère. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé à mener une enquête indépendante sur les sanglants affrontements dans la bande de Gaza. Le 7 avril, Washington a bloqué un projet de déclaration du Conseil de sécurité de l'Onu sur la situation dans l'enclave palestinienne, écrit un média russe. La repression menée par Israel contre les palestiniens à Ghaza n'est pas dénoncée par certains pays, dont l'Arabie saoudite. Les tirs à balles réelles continuent, tandis que le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohamed ben Salmane, a, dans un entretien accordé à un journal américain, dit qu'il opte pour la coopération avec Israël. Le Premier ministre d'Israel, Netanyahu, accusé de corruption dans son pays, tente de gagner la cause de l'opinion publique de l'Etat hebreu en relançant la colonisation des terres de la Palestine. Il n'hésite pas à lancer une guerre contre Ghaza, tuant de nombreux civils. La reconnaissance par le président américain d'Al Qods occupée comme capitale d'Israël est une caution à Netanyahu pour mener une politique hostile à la Palestine. Certains pays musulmans ont presque applaudi. Le mouvement de protestation baptisé «la Marche du retour» prévoit des rassemblements et campements durant six semaines à la frontière pour réclamer «le droit au retour» de quelque 700 000 Palestiniens chassés de leurs terres ou ayant fui lors de la guerre qui a suivi la création d'Israël le 14 mai 1948. Les Palestiniens sont presque abandonnés à eux même, sauf par certains pays, dont l'Algérie, la Russie et l'Iran, appelant à l'octroi aux Palestiniens de leur droit à un Etat. La colonisation des terres de la Palestine continue, avec presque l'indifférence de la Ligue arabe et de l'organisation de la conférence des pays islamiques.