Le mois de Ramadhan est devenu le mois de tous les profits pour les commerçants légaux ou pour ceux qui le deviennent occasionnellement. Même si au cours de l'année, de nombreux commerces commettent des infractions en vendant des produits présentant un risque pour la santé du consommateur, le mois de ramadhan tient la tête du podium avec la recrudescence du phénomène de l'abattage clandestin de volaille ou de la vente de viande d'âne entre autres. Ne dit-on pas que l'argent n'a pas d'odeur ! Que nous réservent nos bouchers et autres commerçants ces prochaines semaines ? Au vu des chiffres donnés régulièrement par les différents services de la direction du commerce de plusieurs wilayas du pays, les pratiques douteuses, voire illégales, de pseudo-commerçants se sont multipliées à en devenir une pratique quotidienne. En effet, au cours du mois de mars dernier, des produits représentant un danger pour les consommateurs ont été saisis et 147 commerces sont susceptibles de fermeture pour exercice illégal, selon les services de la direction du Commerce de la wilaya d'Alger, cités par l'APS. Dans la wilaya de Béjaïa, dans la commune de Tamokra, l'abattage clandestin de volailles est devenu une pratique quasi légale. Avec le développement de la filière avicole, de nombreux individus ont investi le domaine sans pour autant légaliser leur activité et écoulent leur production en passant par les réseaux d'abattage clandestin, et ce, bien sûr, sans recourir aux services d'un vétérinaire pour certifier la qualité, la provenance et la fraîcheur de leur volaille. On ne vole pas que du bœuf... de l'âne aussi De nombreux éleveurs de la région de Thénia se sont plaints à la Gendarmerie nationale après le vol de leur cheptel. Les médias avaient rapporté qu'au début du mois de mars, 36 bêtes avaient été volées à un éleveur de la région de Thénia par des bandes organisées, qui seront vendues dans les marchés à bestiaux des communes environnantes. A Si Mustapha, quatre ânes ont été volés et qui devaient atterrir dans un abattoir clandestin pour être vendus au niveau de marchés informels. A Skikda, en avril 2017, deux bouchers qui s'apprêtaient à commercialiser de la viande d'âne ont été arrêtés par les éléments de la gendarmerie nationale. Ces trois individus ont été interpellés dans la commune d'Ain Zouit alors qu'ils dissimulaient dans leur véhicule 7 ânes. Interrogé par les éléments de la gendarmerie, le chauffeur a avoué que ses comparses, deux bouchers, comptaient égorger les bêtes volées et écouler leur viande comme étant de la viande rouge hachée, auprès des boucheries de Skikda. La capitale a également eu son lot de viande d'âne. En septembre 2016, 5 bouchers, 4 vétérinaires et le directeur de l'abattoir d'El Harrach ont été arrêtés et présentés devant le juge d'instruction du tribunal d'El Harrach. Et pour cause, ces dix individus ont, durant plus de quatre mois, vendu d'importantes quantités de viande d'âne au niveau de la wilaya d'Alger. L'ouest du pays n'est pas épargné par le phénomène de l'abattage clandestin. Au cours du mois de février dernier, six tonnes de poulets de chair provenant de l'abattage clandestin ont été saisies, avait rapporté l'APS. Si ces produits ont été détruits au niveau des décharges publiques de Hassi Bounif et d'El-Ançor, ils auraient pu se retrouver dans l'assiette du consommateur, comme cela peut se produire quand il n'y a pas de contrôle. Enfin, il faut savoir que 25 laboratoires de contrôle de la qualité sont opérationnels sur tout le territoire national. Ces derniers sont dotés d'équipements modernes et devaient bénéficier, l'an dernier, dans le cadre du plan de modernisation tracé par le ministère du Commerce, de nouveaux matériels.